Premiers contacts [Eden & L

Kayla & Eden
Premiers contacts

Un groupe d'oiseau s'envola des sous bois et firent partir d'un bond la jument à la robe sombre dans le rond de longe. Le bruit sourd et régulier de ses sabots sur le sable et de son souffle dans l'air frais brisaient le silence. Les crins de sa queue avaient été nattés et sa crinières était bien rangée en une ligne parfaite de petits pions noirs. Des bandes de polo blanches contrastaient avec ses membres noirs. Elle ne portait ren d'autre mis à part cela, malgré le froid de ce début d'hiver. Un palefrenier l'avait déposé dans le rond, faute de disponibilité du petit manège, et comptait la réccupérée plus tard... ou pas. Ainsi, la petite anglo fasait avec grace ce qu'elle faisait toujours lorsqu'elle était seule, elle se défoulait. Comme tout bon cheval qui se respecte, elle avait commencé par une belle séance de roulade dans le sable blanc de l'espace qui était désormais sien, avant de galoper dans tout les sens comme un poulain après un papillon. Elle se stoppait de temps à autre pour regarder entre les hautes palissades ce qui se passait au dehors, et s'effrayait toute seule, par jeu, ou pour trouver un pretexte et galoper encore et encore.

Elle avait été bien étonné de ne pas voir sa cavalière habituelle mais n'en avait pas fait une colère. Elle avait l'habitude certainement. Elle ralentit son galop effréné pour trottiner gaiement, le nez dans le sable, le long de la piste. Queue en panache, elle releva vivement la tête pour se cabrer et faire demi tour, reprennant son galop de folle furieuse. Une odeur nouvelle venait avec le vent léger et elle l'avait bien repéré. S'arrêtant face au vent, elle huma l'air, oreilles en avant, yeux pétillants. Quelqu'un venait la voir. Curieuse, mais aussi nerveuse, elle attendit patiemment. Elle n'avait pas vraiment envie de travailler ce matin là et le ferait comprendre certainement bien vite. Bien qu'elle ne soit pas méchante, il lui arrivait parfois, d'avoir quelques coups de speeds dévastateurs. La fière Anglo faisait face à la porte à présent. Les pas résonnaient sur le gravier fin du chemin menant au rond. Les fesses près de la barrière opposée, complètement imobile, mis à part une mèche de crinière portée par le vent, elle patientait...

Ainsi, voilà donc à quoi ressemblait sa nouvelle attribution... La petite bai restait immobile, attentive. Au claquement de langue, elle plaqua les oreilles, mais en entendant son nom, elle les releva. Pourquoi tout les bipèdes connaissaient son nom et qu'elle ignorait tout du leur ? A chaque fois c'était pareil. Laissant passer quelques longues secondes, la jument consentit finalment à s'approcher, d'un pas trainant, vers la jeune femme acoudée à la barrière. Elle s'arrêta à quelques pas et tendit l'encolure pour venir renifler avec curiosité ses bras. Une fois chose faite, elle se désinteressa de la blonde et lui tourna le dos, relevant fièrement l'encolure et regardant au loin vers les sous bois. Le craquement sourd d'une branche morte qui tombe fit s'envoler un nouveau groupe d'oiseau, qui la fit partir en coup de cul. Plus par jeu qu'autre chose, là encore. Contente de sa bêtise, elle lança un regard malicieux à Eden et se roula, maculant son côté "propre" de sable blanc.

Elle bougeait beaucoup et ne se préoccupait guère de la jeune femme. En fait, tant qu'elle ne rentrait pas dans le rond, la jument resterait des plus joueuse. Ensuite, cela dépendrait des intentions d'Eden. Découlerait l'humeur de la bai. Elle se secoua, provoquant un fin nuage de poussière autour d'elle qui fut bien vite balayé par le vent frais. Après quelques pas trainant, elle regarda de nouveau au dehors, enviant soudain le troupeau de biche traversant un pré vide. Elle aurait bien voulu de leur liberté... Mais ne tout autre chose se déroulait pour elle. Elle se retourna vivement pour faire face à Eden et attendit. Qu'allait elle donc faire maintenant ? Entrer ? Travailler ? Jouer ? Partir sans se retourner ? Dans tout ces cas, la jument n'en voulait que peu, mais elle ferait avec...

[Non ça va... Par contre, c'est pas génial moi x)]

La jument suivait en silence le moindre des gestes de la jeune femme. Elle n'était pas vaiment méfiante, mais comme chacun de ses congénères, elle l'était un minimum. Le minimum syndical dirons-nous. Elle suivait donc chaque pas avec attention et restait immobile. Mais quelque chose la dérangea très vite. La jeune femme était entrée, mais elle ignorait la jument. Et cela, être ignoré alors qu'on était avec elle, et qu'en toute logique, on allait s'occupé d'elle, elle détestait. Elle plaqua les oreilles en arrière et regarda la jeune femme avec un mélange de méchanceté et de curiosité. N’oublions pas que la petite anglo était très curieuse et même si elle était vexée, elle était bien curieuse de savoir ce que cette bipède allait faire. Malgré ses oreilles plaquées, elle ne bougea pas pour autant, fixant Eden, feignant très mal le désintéressement. Parce que Kayla est aussi une bien mauvaise actrice, elle garde très peu pour elle.

Non pas par lassitude mais par frustration, la curiosité tomba quelque peu pour laisser toute place à la colère. Vexée, la jument bondit en avant, frôla la jeune femme et galopa le long de la palissade, se collant à cette dernière, nez en l’air, regard vers le dehors. Après quelques foulées, elle s’arrêta, la curiosité reprenant le dessus. Elle marcha, tête basse, presque au sol, regardant Eden du coin de l’œil. Ses oreilles pointées trahissaient son regard presque froid. Elle mourrait d’envie de s’approcher, de sentir, de toucher. Mais elle voulait aussi voir. Voir comment cette jeune femme réagissait. A première vue, elle n’avait pas l’air de vouloir la faire travailler. Elle n’avait pas de chambrière et était venue sans filet ni selle. Son licol trainait négligemment près de la porte, abandonné là par le palefrenier qui l’avait lâchée. Elle n’était pas très difficile en main et se laissait aisément rattrapé, voilà pourquoi on ne lui laissait presque jamais son licol. Et puis, elle suivait la plupart du temps, sans qu’on ne la tienne. Le palefrenier, habitué, la sortait désormais sans licol. Il le tenait dans la main, le laissait près de sa porte, mais ne lui mettait pas. Un risque persistait, mais nombreux le prenait. Et la baie, trop fière de cette marque de confiance, ne faisait pas la difficile et suivait docilement tant qu’elle n’était pas dans un endroit clos, ou qu’on lui laisse l’autorisation de partir. Enfin, revenons à nos deux protagonistes. Kayla s’était maintenant arrêté face à Eden et la dévisageait, penchant la tête ou la tournant pour mieux voir la jeune femme. Mais elle restait à bonne distance, non pas par méfiance mais toujours un peu vexée…