Try Again : Liberté, juste pour une journée .. [PV Kayla]

Liberté...
... juste pour une journée.

Le petit homme était là, devant elle, silencieux. Il s'était hissé sur une botte de paille et dépassait à peine de la porte. Ses doigts agripés à la porte, les yeux fixés sur l'équidé, paisible, au fond de ce grand carré. Kayla l'avait bien remarqué mais faisait mine de n'avoir rien vu. Elle savait qu'il ne tarderait pas à ouvrir la porte, comme il savait si bien le faire, et qu'encore une fois, elle pourrait partir en vadrouille. La dernière fois, elle était tombée sur Landon, la charmante créature qui lui servait son déjeuner le matin. Comment ne pas aprécier celle qui vous nourrit si bien ? Enfin bref, la jument releva les oreilles en voyant du coin de l'oeil le petit garçon disparaitre. Elle n'avait pas attendu très longtemps. Le bruit caractéristique du ballot de paille que l'on pousse se fit entendre, suivit du loquet du bas de sa porte, et avec un peu plus de difficulté, celui du haut. Puis la porte qui grince sur ses gonds. Là encore, la petite baie, dans sa fine couverture polaire blanche, ne broncha pas. Le petit homme resta là un moment, dans l'embrasure de sa porte, à contempler avec délice et malice sa copine à quatre pattes et deux fois plus grande que lui. On voyait dans ses yeux que son rêve était un jour de grimpé sur son dos. Mais ce ne serait pas encore pour aujourd'hui. Les yeux brillants, il se passa la langue sur les lèvres, signal pour la baie, qui leva la tête vers lui. Aussitôt, il se précipita sur elle et enlaça du mieux qu'il put son encolure de ses bras menus. La jument jubilait, encore une fois, elle avait gagné. S'en était devenu trop facile. Le petit homme, ayant reçu l'attention qu'il désirait, sortit, triste et fier. Avec une habitude désormais non feinte, la jument le raccompagna jusqu'à sa porte et glissa un sabot dans l'embrasure. Le garçonnet réussit à fermer le loquet du haut, mais jamais celui du bas. Les appels de sa mère lui coupèrent rapidement l'élan, et sans prendre garde et avec une dernière caresse, il sortit de l'écurie principale à petites foulées...

L'air frais de l'hiver était encore bien présent. Et cela fit le plus grand bien à notre joyeuse fugueuse. Fière d'elle, elle avait longée les prés, à la recherche de quelques herbes "fraiches". Un palefrenier l'avait vu, mais sa couverture blanche se confondait à merveille avec les barrière de même couleur du pré. Ainsi, ni vu, ni connu, elle avait passé son chemin. Les herbes hautes de la plaine, derrière la forêt, lui plaisairent beaucoup, et c'est d'un bon train qu'elle pénétra dans la forêt, assombrit par la neige recouvrant les cimes. Le sol sous cette couche en hauteur était humide, mais le bois y était resté sec, du moins, assez pour craquer et faire fuir quelques groupes d'oiseaux, emportant avec eux des flocons de neige retombant tendrement sur le sol. Cela amusait beaucoup la jument. Joueuse de nature, elle marchait sur chaque branche morte à sa portée. Inutile donc de dire que quiconque ne l'entendait pas arrivée devait être sourd. Mais peu importait. Elle marchait, jouant des jambes pour tomber sur les branches, quand une silhouette familiaire sortit de l'horizon. Un autre équidé. Méfiante, elle huma l'air. Une jument. Tout comme sa cavalière avec ses congénères, elle n'était pas très doué avec les autres juments. Mais bon, quand il fallait y aller, elle n'hésitait cependant pas. Prenant sur elle, elle s'avança donc, curieuse mais restant sur ses gardes. A quelques mètres de la jument grise, elle s'arrêta net et attendit. Elle n'avait pas spécialement envie de prendre la parole et attendat donc une réaction de sa congénère...

Le contraste était saisissant. La baie débordait de vie et d'énergie, alors que la grise n'avait pas l'air dans son assiette. Enfin, elle se décida à predre la parole et salua l'Anglo, mais sans grande conviction. Kayla se demandait bien pourquoi ce comportement de la part de la grise. A vrai dire, elle n'avait pas vraiment à se plaindre. Les écuries étaient agréables et spacieuses, sa cavalière des plus sympathique, même si Kayla ne l'était pas tout le temps avec elle de son côté. Ils étaient logés, nourris, blanchies et ce, tout au long de l'année. Intriguée donc, la jument questionna Try Again, passant rapidement sur ses questions:

- Oui. C'est ça. Et toi Try Again, non ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Qu'est ce qui ne va pas ?

D'ordinnaire, Kayla aurait passer son chemin sans comprendre ce qui n'allait pas. Mais là, sa curiosité avait prit le dessus et elle ne comprenait pas vraiment pourquoi la jument n'allait pas bien. Ou du moins, elle le ressentait comme ça. Elle voulait donc juste comprendre. Et puis, elle ne connaissait pas beaucoup d'équidé au domaine, c'était aussi une occasion de faire connaissance...