L'ombre d'un champion déchu

Dans son lit, bien au chaud, à côté d'un Gao possessif de la couette, Julie dormait, paisiblement. Elle était arrivée la veille en matinée. Ju' avait ut le temps de s'occuper de Paradoxe, un ancien cheval de classe international. La vétérinaire s'était également occupé d'elle même, en allant voir l'ostéo, un certain Alex, pour lui remettre le dos en ordre. Mais aujourd'hui, Julie n'avait pas le droit de monter à cheval, ni de porter de choses lourdes, alors, la veille au soir, elle s'était dit qu'elle pourrait rendre visite à Calimethar, qu'elle surnommait Cali'. Ju' en avait peu de souvenir. Elle savait juste qu'il avait peur des chiens et que c'était Serge, le directeur du Haras du Clos qui en avait la charge.

Alors que dehors le froid avait arrêté le temps, Julie se réveilla. Elle eut du mal à se lever sans se cogner dans son chien. La vétérinaire sourit en le voyant bailler, lui qui normalement est un chien des neiges et aime le froid. Pourtant, Gao aime son petit confort et surtout la présence de sa bien aimé maitresse. Il était 10 heures passées lorsque Julie sorti de chez elle, laissant son chien dormir au chaud. Aujourd'hui pour Gao, c'était grasse matinée ! D'un côté, il était sorti à 2h00 du matin pour aller courir dans le froid, le chien roux et blanc méritait bien plusieurs heures de sommeil en plus.

La première chose que fit Julie, c'est voir le dossier de Calimethar. Le cheval ne faisait plus rien depuis des lustres. Ju' fronça les sourcils, cela l'étonnait... Elle alla dans les écuries, mais le cheval bai n'était pas dans son box. Un des palefrenier lui expliqua qu'il avait mit le grand cheval au pré, en insistant sur le comportement de l'animal. Etrange... Mais Julie ne renonça pas. Elle brava le froid pour se rendre aux prés, une carotte bien au chaud dans sa poche. Arrivée devant le pré de Cali', Julie ne vit pas le cheval, puis elle décida d'en faire le tour. C'est alors qu'elle le vit, prostré dans son abris, immobile sous sa couverture noire. Ne voulant pas se montrer imposante, Julie décida d'appeler le cheval, histoire qu'il sache qu'elle est là, en amie...

-Calimethar ! Vient mon grand, j'ai un petit quelque chose pour toi.

Quelques minutes passèrent avant que Julie ne décide d'entrer dans le pré. Néanmoins, elle resta près de la clôture, s'adossant contre le bois gelé, les mains enfouies dans ses poches, bien au chaud, attendant une quelconque réaction de la part de Cali'.

Julie fut très surprise de voir Cali' détaler de son abris. Néanmoins, la vétérinaire ne bougeait pas pour autant. Le cheval bai avait l'air nerveux et bouger pourrait le paniquer un peu plus. Cette rencontre tombe vraiment bien, car sans confiance, à quoi bon monter Calimehtar ?! Vu que son dos avait besoin de plusieurs jours de convalescence, Julie en profiterait pour mieux connaître l'hannovrien. Mais fallait-il déjà qu'elle puisse l'approcher.

Comme Calimehtar semblait calmer et ne plus l'observer, Julie s'avança de plusieurs pas, en direction de l'abris de bois qui était dans le pré. Là-bas, elle serait un peu plus proche de l'étalon et serait également à l'abris du vent glacial qui commençait à se lever. Les mains bien enfouies dans ses poches, Julie marchait silencieusement, regardant le sol, se concentrant pour ne surtout pas jeter un oeil sur l'étalon bai, même si elle en avait beaucoup l'envie...