Boxe d'As de Coeur Du Clos

• Le temps passait, avec lui les mois qui défilaient, les jours qui se succédaient, la nuit qui s'évaporait et le monde qui vieillissait. Le premier poulain de Serge, As de Coeur, était arrivé à maturité... enfin non, pas tellement, mais il avait atteint ses six mois et il tait temps de le séparé de sa chère et douce mère. Le sevrage s'était déroulé en douceur et ça faisait maintenant deux jours que le petit rejeton avait quitté la douceur maternelle. Serge était venu le voir tous les jours depuis sa naissance et il était un des seuls à s'en occuper.
  
  D'ailleurs, il pouvait à nouveau marcher à peu près correctement et avait donc commencer depuis deux mois environs, à la manipuler plus franchement. Prendre les pieds, brossage, etc, etc... tout en douceur et progressivement.
  
  Ce matin, l'instructeur se rendit dès son arrivée à l'écurie, vers le box de son protéger. Il avait amené quelques brosses en vrac, un licol, une cravache et des friandises. Travail du jour : désensibilisation à la cravache ! Travail qu'il avait commencé quelques jours plus tôt.
  
  « Assinou !! »
  
  Il l'appela du surnom qu'il lui donnait toujours. Bien plus facile qu'As de Coeur ou qu'As ! Bien sûr, c'était un peu puérile mais il s'en fichait !

Cela faisait donc deux jours qu' As de Coeur du Clos - le premier poulain du haras - avait été sevré de sa môman. Mais se ne fut pas un sevrage très difficile en soi. Effectivement, Assou se séparait déjà un peu de Sillaë, sans pour autant l'oublier. Et quand Serge et les quelques autres personnes étaient venus pour le séparer, le poulain pensait tout d'abord que pour une fois, s'était lui qui menait la tête de la file, mais non. Quand il eut compris que sa mère ne le suivait pas, les spectateurs eurent droit à quelques petites levades, tout de même impressionnantes pour un poulain, puis plus rien. Assinou s'était résigner à les suivre dans un box loin de celui de Sillaë St Lois.

Et cela faisait donc deux jours que le poulain dormais seul, mangeait seul, s'ennuyait seul. Il avait pourtant eu de la visite, toujours la même personne depuis sa naissance, et il appréciait. Le mâle restait cependant un peu distant, quelque peu chamboulé par ce changement si soudain. Se n'était pas pour autant que sa mère lui manquait énormément, Assinou n'avait pas franchement le temps d'y penser en plus, car depuis le sevrage, Serge s'occupait encore plus de lui. Il lui prenait les pieds, le brossait ... rien de bien méchant !!

En début de matinée, alors que le poulain était réveillé depuis un bon bout de temps, Serge revint le voir. Bien que dos à la porte, l'Holstein reconnu sa voix grave , et émit un peu son pour le directeur. Pas vraiment un hennissement, mais quelque chose qui y ressemblait bien, un petit bonjour amical de sa part quoi. As de Coeur s'avança vers la porte, et leva un peu la tête pour pouvoir sentir l'humain. Oui, s'était bien Serge, et le poulain était content de le revoir.

Le poulain accueillit avec joie l'humain dans sa nouvel " maison " . Et il accueillit encore plus les grattouilles sur son garrot. D'ailleurs dès que Serge atteint la bonne zone, Assinou étendit complètement sa tête vers l'avant, et grimaça. Sa lèvre supérieur engloba carrément sa lèvre inférieur, et se pinça légèrement. Une fois se petit plaisir finit, l'entier s'ébroua complètement et se retourna vers l'homme, lui poussant le bras.

Mais, après le plaisir, se fut quelque chose que le poulain n'aimait pas qui se produit. En effet, Serge passa sa main un peu partout pour le désensibiliser . Quand se fut au niveau du passage de sangle, Assinou coucha méchamment les oreilles. Il n'appréciait pas du tout cet endroit, ça le chatouillait, et se n'était pas agréable... Serge passa sa main sur les membres du poulain, qui ne dit rien, il s'était habituer maintenant. Il n'y avait pas vraiment d'endroit où le mâle se montra réticent, seulement le passage de sangle, et peut-être tout le ventre finalement .. Il secoua sa petite tête à nouveau, avançant son antérieur droit, et se gratta le museau dessus. Et décidant d'enquiquiner un peu Serge avant qu'il ne finisse son "examen", Assinou se mit à bouger dans le box, le regard joueur .

Contrairement aux attentes du poulain, Serge ne lui suivit pas, et il ne put le faire tourner en bourrique. Le directeur s'adossa contre le boxe, et attendit qu'Assinou arrête sa comédie, se qu'il fit sans hésiter. Mais il se plaça face au bipède , s'appuya sur ces postérieurs, et se leva de quelques centimètres. Se fut un intention plutôt joueuse et démonstrative qu'agressive, mais le poulain n'avait pas à le faire, il n'en avait pas conscience seulement.

Après s'être levé et avoir surement reçut une réprimande de la part de Serge ( là je te laisse voir si tu le gronde ou pas x) ) le petit entier revint joyeusement vers son ami, et essaya d'enfouir son museau dans l'une de ces poches, à la quête d'une petite gourmandise, ou seulement pour l'embêter un peu. Il en avait marre de rester dans son boxe, à s'ennuyer, mais visiblement, aujourd'hui, il y resterait encore. Des brosses ainsi qu'une cravache, objet qu'il n'avait jamais vu, étaient présents, et Serge allait surement s'en servir. Assinou entendit soudain un hennissement, d'on ne sais trop quel cheval, et s'empressa aussitôt de lui répondre, tout agité.

Un matin comme les autres ou presque se lève doucement sur la Haras. La nuit tarde à partir en cet hiver neigeux. Le froid glace les branches nues des arbres et crée des stalactites translucide aux coins des toits. Le vent ne souffle pas - encore - et tout est encore calme à cette heure là. Il est encore trop tôt. Seuls les chevaux sont éveillés, la poignée de palefrenier qui les ont nourri sont vite repartit sous leurs draps. Et personne ne leur en voudrait. La température extérieure frôle les moins dix; et malgré cela un jeune homme se presse dans la cours, seulement vêtu d'un gros sweat noir à l'effigie d'une équipe de rugby néo-zélandaise. Un pantalon d'équitation blanc et des chaps noir complètent sa panoplie. Des gants en cuir couvrent ses mains qu'il garde fermement dans sa poche. Il traverse la cours à pas rapide, déclanchant les spots de la cours. Il n'a que quelques mètres à faire mais peu importe, il fait très froid et plus vite il sera aux écuries, mieux se sera.

Maxime sort les mains de ses poches et ouvre la lourde porte de bois de l'écurie principale du Haras du clos. Le calme règne dans le vaste espace légèrement chauffé qu'est les écuries. Les rations sont terminés mais les élèves ne sont pas encore là. L'hiver les fait venir plus tard mais repousse aussi les heures de fin de journée. Normal. Maxime reste un des irréductibles lève-tôt. Victime d'insomnies, ses nuits sont courtes, et il préfère se lever plutôt que rester à trainer au chaud. Il sait très bien qu'il sera plus utile debout que dans sa chambre. Le jeune homme ferme la porte derrière lui et soupire, regardant les portes alignées dans la grande allée. Quelques chevaux passent la tête par dessus leur porte pour regarder le nouvel arrivant. Puis, ne reconnaissant pas de bipède qui leur est familier, replonge dans leurs boites, trouvant leur foin plus interressant.

Max sourit et s'avança doucement, cherchant un nom sur les plaques des portes de bois. Aujourd'hui était un jour particulier. Il s'était porté volontaire pour participer au débourrage d'un des poulains du Haras et il allait avoir son premier contact avec lui ce matin là. Serge était absent ce jour là et c'était Maxime qui était chargé de la séance de ce jour là. Rien de bien méchant, il s'agissait seulement de manipuler le poulain et le longer. Peut être finirait il par une petite ballade en main. Ce serait une bonne chose dans l'éducation du yearling... Le brun trouva sans peine le box du poulain bai et s'approcha lentement de celui-ci. Un sourire aux lèvres, confiant. Il s'accouda à la porte du box et siffla doucement pour interpellé le bai.

« Salut bonhomme ! Comment ça va ce matin ? C'est moi qui s'occupe de toi aujourd'hui... »

Il tendit une main au cheval pour qu'il s'imprègne de son odeur et attendit sagement qu'il se dégage pour ouvrit doucement la porte. Il entra dans le box du poulain et lui caressa l'encolure. Il avait presque atteint sa taille adulte désormais, à quelques centimètres près. Il ne lui manquait plus que la musculature mais cela, ça viendrait avec le temps et l'entrainement.

Le jeune homme prit un cure pied dans sa poche et le présenta au bai. Il connaissait sans aucun doute ce petit objet; après le port du licol, donner les pieds était une des premières choses que l'on apprenait aux poulains dès leur plus jeune âge. Une fois le petit objet sentit sous toutes ses coutures le jeune homme se plaça près de l'épaule gauche du yearling et passa sa main sur son épaule, jusqu'à descendre à son pied. Là, il demanda au poulain de donner d'une voix ferme mais douce, tout en exerçant une pression sur son épaule grâce au reste de son corps. Une fois le pied curer, il passa aux autres pieds, tout en gardant la même méthode, caressant le jeune à chaque fois qu'il faisait quelque chose correctement...

Une nuit fraîche, certes, mais assez agréable pour le grand poulain qu'est As de Coeur, Assinou pour les intimes. Premier poulain du Haras, on ne pouvait pas dire qu'il n'était pas chouchouté ! Mais maintenant, il avait bien grandit, et les gens ne portaient plus trop d'importance au yearling. En effet, un nouveau-né est beaucoup plus intéressant qu'un jeune de trois ans, vif, à débourrer. Et Serge avait mis du temps avant de trouver quelqu'un pour l'aider, le pauvre était déborder.

Les bruits de pas familier se firent entendre dans l'écurie quelque peu chauffée, et les uns après les autres, les chevaux furent nourris. Assinou avala goulûment ces doses, avala quelques gorgées d'eau, puis se cala au fond de son box, mode repos . Malgré le froid qui se faisait sentir, l'entier n'avait pas de couverture, son poil avait besoin d'être fait pour le moment, et il ne fallait pas qu'il devienne vulnérable pour l'hiver qui allait être dur, très dur.

Une bonne heure plus tard , tandis qu'assinou se reposait toujours, un homme pénétra dans l'écurie, et regarda plusieurs des chevaux. Le bai eu pour seul réflexe de relever sa tête, et de pointer ces oreilles vers l'avant, puis, sa position de départ revint. L'homme qui arrivait venait pour l'entier, puisque qu'il se posa devant la porte de son box, et sifflota quelques douces paroleà l'intention du SF, qui ne broncha pas. Se ne fut que quand Maxime tendit sa main que le dit poulain avança de deux pas, puis tendis son encolure pas encore musclée, afin de sentir le nouveau venu. S'était surement un palefrenier qui venait le mettre au pré, mais avec la gêle qui arrivait, s'était peu probable.
Après avoir sentit l'humain, l'entier recula, et le laissa entrer dans sa "maison" . Il se fit caresser avec beaucoup de plaisir, mais ne regarda même pas le cure pied que Maxime tentait de lui faire sentir. Bah oui, le grand garçon connaissait déjà sa ! Il donna son pied du premier coup et se laissa curer l'antérieur gauche et les deux postérieurs. Quand Maxime commença le dernier pied non curé, soit l'antérieur droit, le poulain se laissa faire. Mais décidant de jouer un peu, et de tester ce nouveau bipède qu'il ne connaissait pas, le bai tourna la tête vers les fesses du brun, et du bout des dents, et aucunement méchamment, tenta d'attraper le pull de Max', se qu'il loupa considérablement !

Assinou savait très bien qu'il allait être réprimander pour son geste passé, alors il mit tout son poids sur son antérieur afin que le bipède le lâche, puis il recula vivement vers le fond,la tête basse. Sa tête affichait une expression de désolé, et le bai n'avait plus cas prier !

As de coeur n'était pas un poulain bien méchant. Il avait eu une bonne éducation jusqu'ici et il n'était pas question de tout foutre en l'air maintenant. Le jeune entier s'était laissé curé les pieds sans problème et sans même chercher à embêter son cavalier du jour, ce qui étonnait Maxime plus qu'autre chose. Un jeune de ce genre devrait être débordant d'énergie et chercher à jouer sans arrêt. Ce n'était pourtant pas le cas d'Assinou. Mais il fallait croire que ce n'était qu'un effet de surprise, car une fois le dernier pied arrivé, le bai chercha à attraper le pull de Maxime, alors que ce dernier travaillait sur le dernier sabot du poulain. L'équidé loupa son coup et aussitôt, chercha à réccupérer son sabot. Maxime lutta un instant, le temps de finir de lui curer le pied et lâcha prise. Le jeune étalon s'était réfugié au fond de son box, tête basse. Le garçon sourit. Il était partagé. D'un côté, il se devait de réprimendé le poulain car il n'avait pas effectuer un très beau geste. Mais il voulait aussi simplement jouer et le réprimender serait casser cet esprit de jeu. Et cela, le garçon ne le souhaitait en aucun cas. As de coeur était encore jeune, le jeu faisait encore partie intégrante de son éducation et tant qu'il faisait la différence entre travail et jeu, il n'y avait pas lieu de le réprimander. Maxime soupira et sortit du box pour poser le cure pied à terre avant de revenir avec un licol. Il tendit la main vers le poulain et sourit.

« Et bien Garçon ? Ne fais pas cette tête, je ne vais pas te gronder ! Je sais bien que tu ne voulais que jouer... Allez viens, on va te passer un coup de brosse, puis selle, filet et on filera au manège ! Avec un peu de chance il sera encore libre... »

Il passa une main sur l'encolure du bai et lui passa doucement le licol avant de le sortir de son box. D'autres cavaliers arrivaient et se pressaient autour de leurs chevaux. La plupart des équidés avaient des couvertures et gardaient le poil propre. Le pansage devenait une très rapide étape que certains résumaient à un curage de sabot. Les chevaux étaient rapidement harnachés et les duos disparaissaient au dehors en une poignée de minutes. Le jeune homme espérait tout de même pouvoir utilisé le manège couvert, mais avec les cavaliers qui partaient, il y avait bien peu d'espoir... Il devrait seulement prévoir couvre-rein en plus de sa panoplie habituelle. Il attacha le poulain au premier anneau qu'il trouva et fila dans la sellerie prendre son matériel. Tout en douceur il posa tapis et selle sur le dos du poulain sans sangler à fond. Il positionna le licol en collier et lui passa le filet, réglant avec attention la muserolle et la sous-gorge, en glissant les rênes dans la sous-gorge. L'étalon était fin prêt...