Arawn - Quand la Sibérie débarque en France... | lb

<< N'acceptez aucun compromis, vous êtes ce que vous avez. - Janis Joplin >>

La nuit froide était tombée sur les terres en quelques minutes. Une longue nuit s'annonçait pour l'équipage qui se préparait, tout doucement... Les grands spots de la cours s'allumèrent alors que le camion tournait déjà dans la cours, toute portières fermées, pour permettre à tout l'habitacle de se chauffer. Dans la sellerie, deux palefreniers se réchauffaient comme ils le pouvaient, un café débordant de whisky dans les mains. Dans l'écurie, une jeune femme s'affairait autour d'un cheval. Les automne étaient froid en Russie, surtout dans cet endroit aussi reculé au nord, à la limite de la Sibérie. Bien au dessus de Moscou, sur les bords des eaux du pôle.

▬ Donne !

L'ordre sonna sèchement aux oreilles de l'étalon brun. Il plaqua les oreilles et céda, levant doucement son antérieur. Il savait que s'il ne donnait pas, il prendrait rapidement une claque. La jeune femme blonde s'occupa ainsi de tout les pieds du cheval et finit par lui donner un coup de brosse rapide. Ce dernier était resté calme, malgré qu'il aurait bien distribué quelques coups de dents par ci par là. Il regarda le fond de l'écurie mal éclairé et poussiéreuse. Un équidé avait sortit la tête de son box et regardait la scène avec une certaine crainte au fond des yeux. De la vapeur s'échappait de ses naseaux à chaque souffle et il tremblait de froid. Arawn était bien content de quitter cet endroit maudit. Il n'y avait passé que quinze jours, mais cela était bien suffisant. Il pointa une oreille vers le cheval noir au fond de l'allée et souffla vers lui, plein d'espoir. Mais le noir se rangea, trop fatigué certainement...

▬ Ici.

Arawn tourna la tête brusquement, couchant les oreille et fouettant violemment l'air de sa queue. Etait-ce à lui que l'on s'adressait ? Et bien oui. La longe se tendit, le fin licol en corde lui creusa le chanfrein, il fut contraint de suivre, ne serrait ce que pour stopper la brûlure que provoquait la corde. Sans aucunes protections, il fut embarqué dans le camion. Les portes claquèrent derrière lui et les deux palefreniers grimpèrent dans l'habitacle. En route ! Il y avait beaucoup de trajet, presque une journée pour rejoindre la France. Heureusement qu'ils partaient en avion. Mais déjà, il fallait aller jusqu'à Moscou. Toute une nuit de route, sur des chemins mal entretenu. Vaste programme. L'étalon, attaché court, avait bien du mal a tenir sur ses jambes. Surtout que le chauffage avait été coupé dans sa partie du camion et que le froid, s'insinuant dans la vitre mal fermée du van, lui enveloppait désormais tout le corps. Il grelotait en plus de perdre l'équilibre. Heureusement pour lui, sur les coups de cinq heures du matin, le camion se réouvrit. Découvrant l'état de l'équidé, les palefreniers en prirent pour leurs grades.

▬ Viens par là mon grand...

Une voix féminine, une paire de main chaude, l'étalon suivit sans se faire prier. Une couverture fut mise sur son dos et on le marcha, pour refaire circuler le sang dans ses veines. Le froid avait engourdit ses membres et le bai avait bien du mal à s'exécuter. Mais il ne bronchait pas. De nouveau, il fut embarquer, dans un avion cette fois. De l'eau et du foin à disposition, le luxe pour lui...

Quelques heures de vol plus tard, il arrivait sur le sol français. La douane, et une attente presque interminable. Longé sur le tarmac, la demoiselle qui avait prit le relai à Moscou n'avait pas vraiment le choix. Enfin ce fut leur tour. Vérification des papiers, contrôle vétérinaire et enfin l'étalon put sortir de l'aéroport. Un autre camion l'attendait, mais plus confortable que le précédent. Encore une fois, les heures de route s'enchainèrent. Mais le voyage fut bien plus agréable. Enfin, dernier virage et les voilà dans la cours du vaste Haras du clos. L'étalon leva la tête et ronfla des naseaux. Il sentait bien qu'il était enfin arrivé. Sa destination finale. Mais où est ce qu'il pouvait bien être ? La porte s'ouvrit et la jeune femme le fit descendre doucement. L'étalon piétinait mais restait sage entre les mains de la petite brune, impatient de savoir ce qu'il venait faire là, ce qu'il allait devenir...

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« Teenage dreams in a teenage circus »
La main de Maxime s'abatit sur le radio réveil avant même que le chanteur n'ait eu le temps de dire sa seconde phrase. Non pas qu'il n'aprécie pas le chanteur, mais pour une fois qu'il dormait, il aurait bien voulut que le maudit appareil ne vienne pas l'éveiller. Mais pourtant, il le fallait. Il avait eu la merveilleuse idée de prendre rendez-vous chez un dentiste, sauf qu'il ne savait encore pas pourquoi. Lui et le corps médical dans son ensemble avait un peu de mal à s'entendre et il détestait se rendre chez l'un d'eux. Eux. Avec un grand E. Qu'ils soient généralistes, dentistes, laborentins, radiologues, ou kiné, il les détestait tous. Heureusement pour lui, il pouvait éviter l'illustre gynécologue, n'ayant pas se type de problème. Heureux lui-même. Dans un élan de haine mêlée à une colère profonde, il se retourna dans son lit. Mais il fallait croire qu'il se connaissait bien, et cette fois-ci, son blackberry émit un son pas si mélodieux que cela. Vicieux petit appareil qui n'était pas proche de ses mains... Il aurait presque tuer, de si bon matin, pour que le bruit cesse. Mais il devait se rendre à l'évidence, il devait se lever. Ronchonnant tout ce qu'il pouvait, il consentit à se sortir de ses draps et se diriger vers sa salle de bain...

Une douche et une séance habillage plus tard, le jeune Meret était en route vers la ville et surtout, le cabinet dentaire de celle-ci. L'âme en peine et l'irrésistible envie de faire demi tour à la prochaine rue dans la tête. Il était comme ça. De plus, il était désormais huit heures trente du matin et il n'avait pas petit déjeuner. Sans le café, il pouvait être d'une humeur excécrable. Il arriva cependans à l'heure, mais le docteur était en retard. Déjà. Il ne fallait pas trop leur en demander... Maxime attendit donc sagement, avec dans un coin de la tête, Arawn de Cadeyrn, sa toute nouvelle attribution. Un canasson venant tout droit de Russie, un cheval de complet, qu'il avait déjà croisé. Un caractère de chien mais cela, il avait l'habitude, ou presque. Il comptait dans un premier temps sur la curiosité maladive du bai pour obtenir de lui ce qu'il voulait -comme le suivre- mais il n'était pas dupe. Jamais ce ne serait aussi facile que cela...

10:30, de retour dans sa voiture et de nouveau sur le chemin du Haras, avec dans la bouche un arrière goût sanguinolant qu'il n'aimait pas du tout. Un bon café ferait passé tout cela, en tout cas, il l'espérait. Le club-house devait être plein de gens sympathiques à cette heure là... Ou pas. L'immense pièce était vide... Avec un soupir, le jeune homme se fit couler un café. Que faire maintenant ? Il avait encore quelques heures avant qu'Arawn n'arrive... Mais heureusement pour lui, les besognes ne manquait pas ici. Il décida de passé voir quelques poulinières, puis d'aller courir, la plage n'était pas loin et cela faisait une éternité qu'il n'y avait pas été... Pourquoi ne pas y remédier maintenant ? Bonne question. Maxime partit donc, faisant son petit bonhomme de chemin. Poulinières, chambre, jogging, chambre, puis cours. La grande cours du Haras, encore vide. Mais, ce nuage de poussière au loin ? Ne serait ce pas Arawn ?

Pas une seule seconde de retard sur l'horaire, c'était parfait. Le camion s'était garé, et le cheval avait été déchargé sans encombres. Maxime observait l'étalon bai du haut de ses deux pieds, avançant d'un pas vif vers lui et sa meneuse. Il lui tendit une main chaleureuse d'ailleurs, avec un grand sourire charmeur, comme il savait si bien le faire, et engagea la conversation:

« Bonjour ! Je suis Maxime Meret, c'est moi qui vais prendre en charge Arawn ici... »

Il ne savait trop quoi dire d'autre et fixait l'animal avec un pétillement nouveau dans les yeux. Cette jeune femme blonde était le Père Noël pour lui ! Il tendit une main douce à l'étalon, pour qu'il prenne conscience de son odeur, et attendit sagement...

Arawn regardait autour de lui, tournant autour de la jeune française avec entrain. Il ronflait, claquait ses fers sur les pavé, fouettait l'air de sa queue et bougeait un peu dans tout les sens, secouant la tête de temps à autre. Un véritable sac à puce sautillant dans tout les sens. Puis soudain, un nouvel humain se présenta, forme mouvant avançant vers eux dans un premier temps, puis homme, tendant une main vers lui et parlant une langue inconnue. Le bai s'offusqua dans un premier temps, levant haut la tête, tendant sa longe, puis rebaissa cette dernière, la curiosité étant plus forte que tout. Il fourra son doux nez dans la main tendu, attentif et concentré. Seules ses oreilles trahissaient son sentiment, bougeant dans tout les sens, essayant de capté chaque mots échangé et savoir ce qu'il pouvait bien vouloir dire. Mais l'étalon n'en su rien, incapable de comprendre un seul mot de leur langue étrange... Sacré humains...

▬ Bonjour ! Je suis Maxime Meret, c'est moi qui vais prendre en charge Arawn ici...
▬ Enchantée ! Sarah. Je viens vous laisser Arawn. Vous avez dût recevoir les papiers je crois, son propriétaire les a envoyé la semaine dernière... Il n'a pas grand chose avec lui, si ce n'est ce qu'il porte. Il vous faudra acheter tout son matériel...

La jeune femme fit une pause, passant une main sur l'encolure musclé de l'équidé. Elle était sa groom et l'avait été durant toute sa vie, changeant d'employeur quand il changeait de propriétaire. Mais ici, il n'y avait pas de groom. Il n'y en avait pas besoin. Et elle devrait se séparer du cheval, pour en trouver un autre... Elle se tourna de nouveau vers Maxime et sourit faiblement.

▬ Il est un peu têtu mais c'est un bon cheval au fond. Il ne faut pas s'arrêter à ses manières...

Elle regarda le bai avec un sourire. Ce dernier reniflait sans gênes la main du jeune homme, remontant sur sa manche pour le sentir dans son entier, comme le ferait un chien. Encore une fois elle passa une main sur son encolure et finit par tendre la longe au garçon.

▬ Voilà ! Il est a vous... Si... Si jamais vous avez une question, n'hésitez pas à m'appeler. Mon numéro est dans son dossier... Prenez en soin...

Voilà, elle avait remplie sa part du contrat. Elle avait livré Arawn de Cadeyrn, l'étoile montante de Russie et du monde, à son nouveau propriétaire...

Un peu short désolée...

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Le grand bai avait eu quelques réticences, mais finalement, il s'était plongé dans l'observation de Maxime, dans son entier. Le jeune homme en sourit, tout en relevant les yeux vers la demoiselle qui accompagnait l'étalon. Une dénommée Sarah, à l'accent impeccable. Le bai ne venait il pas de Russie ? Il avait certainement dût faire plusieurs échanges... « Enchantée ! Sarah. Je viens vous laisser Arawn. Vous avez dût recevoir les papiers je crois, son propriétaire les a envoyé la semaine dernière... Il n'a pas grand chose avec lui, si ce n'est ce qu'il porte. Il vous faudra acheter tout son matériel... » Ce n'était pas un problème. Le jeune homme avait déjà une selle au cas où et il irait rapidement acheté ce qu'il manquait au cheval avant de le monter. La main de Sarah passa sur l'encolure du cheval et son regard se perdit un peu dans le vague. Pleins de souvenirs ? Certainement. Maxime allait reprendre la parole, mais déjà, la jeune femme tournait la tête vers lui, reprenant le fil de ses pensées. « Il est un peu têtu mais c'est un bon cheval au fond. Il ne faut pas s'arrêter à ses manières... » « Au moins je serais prévenu ! » Il s'attendait à ce que ce soit un cheval avec un peu de caractère, comme tout les chevaux de son rang, de sa classe. Il avait l'habitude de ces chevaux de haut niveau un peu caractériel. « Voilà ! Il est a vous... Si... Si jamais vous avez une question, n'hésitez pas à m'appeler. Mon numéro est dans son dossier... Prenez en soin... » Le jeune homme prit la longe avec un sourire. « Merci. Ne vous en faites pas, au moindre souci, je vous contacterez. Et, juste pour donner quelques nouvelles aussi, si vous voulez. ». Ce n'était pas vraiment une habitude de la maison que de donner des nouvelles d'un équidé à son ancien propriétaire, mais la jeune femme avait l'air si triste de laisser le bai là, que le jeune homme n'avait su résister...

[un peu pourave navré... x)]