♪ Ultime d'Avril ♪

L'air frais du matin s’engouffrait dans l'écurie, il vint chatouiller les oreilles d'une jolie jument baie brune. Elle secoua la tête et ouvrit doucement les yeux. Ultime était couchée dans son nouveau box, elle était arrivée il y a deux jours dans ce nouvel endroit et s'y sentait déjà comme chez elle. A vrai dire les écuries ressemblaient beaucoup à celles où elle était avant, et le voyage l'avait fatigué. Il faut dire qu'elle n'a que très peu voyagé, et jamais d'aussi long trajet. Elle n'était pas du genre à être difficile à vivre et savait très bien s'acclimater.Toutefois une seule chose ne la rendait pas tranquille, c'était la perte de ses copains, dont un en particulier car ils étaient nés le même jour et avaient été élevé ensemble.
Ultime bailla, puis ses oreilles tournèrent dans tous les sens pour écouter les bruits des alentours. Un antérieur, un deuxième et puis elle se propulsa pour se relever. Elle s'ébroua pour enlever la paille sur elle puis huma l'air. Aucune ne lui était familière. Alors elle lança un timide hennissement.

Copain ! Tu es où ?!

Silence... Personne ne lui répondit. Alors elle appela un peu plus fort et d'autres chevaux lui firent comprendre de se taire, elle s'exécuta. Elle laissa échapper un petit soupir de tristesse et commença à mâchouiller sa paille. Quelques minutes plus tard on commença à s'affairer dans le bâtiment, les palefreniers arrivèrent et se séparèrent en deux groupes. D'un côté ils commencèrent par mettre le foin puis nourrir, pendant que les autres repaillé les boxes. Lorsqu'on lui mit sa ration elle ne se jeta pas dessus et en mangea que la moitié. Son copain lui manquait, mais ce qu'elle ne savait pas c'est qu'elle ne le reverrait jamais et qu'elle allait devoir s'y habituer.

*Une heure plus tard*

10 heures. La jeune quatre ans mangeait tranquillement son foin quand elle entendit des pas dans l'écurie. Elle écouta attentivement et vit un homme se poster devant son box. Elle s'arrêta de manger, le regarda sans bouger puis il ouvrit son box sans y entrer. La baie termina sa bouche et s'approcha de cet inconnu. Elle lui sentit les mains.

Tu es qui toi ?

Ultime se laissa caresser avec plaisir et n'émit aucun signe de rejet envers cet homme. Au contraire elle lui souffla dans les mains et attendit patiemment. Lorsqu'il ouvrit la chaîne et voulut entrer dans son box, elle fit un pas en arrière comme pour lui dire d'entrer. Elle suivait chacun de ses gestes, se demandant ce qu’il allait faire. Elle se laissa brosser, car il fallait dire qu'elle était un peu terreuse avec ce temps un peu humide, les près n'ont pas le temps de sécher et elle avait passé tout l'après-midi de la veille dans un des nombreux paddocks du haras. Elle n'avait pu s'empêcher de faire la folle et se rouler, heureusement elle avait une couverture comme elle était tondue, du coup il n'y avait que ses membres, l'encolure et son ventre qui pouvaient être sales. Autant dire que ce nouveau cavalier avait du boulot avant de la rendre propre et présentable pour être monté ! Mais La jument était très loin d'être embêtante au pansage, si ce n'est quelque fois où il lui arrive de sentir d'un peu trop près les fesses de ses cavaliers lorsqu'ils lui curent les pieds et de les voir finir les fesses par terre.

La jeune jument se laissa panser avec plaisir, c'était un vrai cheval de fille dans toute sa splendeur, elle aime qu'on passe beaucoup de temps à s'occuper d'elle. La baie ne se fit pas prier pour donner ses pieds, elle le souleva aussitôt qu'il lui demanda. On l'avait bien éduqué de ce côté là, dans son ancien élevage ils ne négligeaient pas là-dessus car c'était toujours un enfer d'avoir un cheval qui ne respecte pas l'Homme. Lorsqu'il sortit de son box elle s'avança vers l'entrée et ne le quitta pas des yeux, des fois qu'il ne reviendrait pas. Elle l'attendait de pied ferme et le laissa entrer lorsqu'il revient. Ultime ne bougea pas une oreille lorsqu'il commença à lui mettre les bandes, elle avait l'habitude.