Walking on A Dream •• Aubry&Kayla

La petite baie trépignait d'impatiente. La queue en panache, l'encolure tantôt arquée tantôt bien droite, tête haute. Ses oreilles fines bougeant dans tout les sens. Elle soufflait bruyament laissant échapé à quelques moments de petits hénissements aigüs. Elle trotinait sur place, reprenant difficilement le pas aux côtés d'Aubry. Elle reconnu bien vite le petit manège pour y avoir mis les sabots dès son arrivée au Haras. Elle passa la porte un peu précipitament, fouillant de la queue, couchant et relevant les oreilles, impatiente. *Quand est ce que le bipède va me lâcher ?* Elle maugréait dans sa barbe, éxitée comme une puce. Dès qu'elle sentit la longe se détacher, qu'il n'y avait plus aucune pression sur le licol, elle détala comme une flèche. Faisait d'abord quelques foulées de galop avant de partir en saut de mouton. Il ne fallait pas non plus donner de coup à la jeune femme qui l'avait emmener là. Ce ne serait pas sérieux. La jument se défoulait comme il se doit, enchainant les sauts de moutons puis les départs au galop et les arrêt à la cow-boy au ras des pare-bottes. Elle adorait. Hénissant de plaisir, elle finit par se calmer et trotter sagement le long de la piste, regardant au dessus des pare-bottes les alentours encore endormie. Elle fit quelques pas, la tête au sol, à renifler le sable et la sciure et souffla dedans avant de repartir de plus belle. Après dix bonnes minutes de rodéo, la jument s'arrêta enfin et se plaça dans un coin du manège, en face d'Aubry. Les oreilles bien en avant, essouflée et à demi étonnée que la jeune femme soit encore là. *Qu'est ce qu'elle veut ? Est ce qu'elle veut travailler en liberté ?* Mettant les oreilles un peu en arrière, douteuse, Kayla se plaça sur la piste, prête au départ, dans un carré parfait, à l'écoute, attendant la réaction d'Aubry...

Kayla ne comprit pas de suite la réaction d'Aubry. *Pourquoi elle ne prend pas la tige noire et fine qui fouette ?* Les oreilles en arrière, dans une attitude d'écoute et de travail, elle attendait. Lorsque Aubry lui proposa le morceau de pomme, elle mit du temps avant de l'attraper du bout des lèvres. Elle le mâchonna, hésitante et ne pu s'empêcher de sursauter lorsque la jeune femme posa une main sur son encolure. Mais sa voix la calma quelque peu. Quand Aubry repartit vers le centre du manège et qu'elle s'y assit, la petite baie dressa les oreilles, détendant ses muscles. *Bah ? Qu'est ce qu'elle fait ?* La seule personne qui osait s'assoir au centre du manège, c'était Charles, lors de séances de jeux. Alors, la petite jeunette compris. *Elle veut jouer !* Secouant son corps comme pour se dérouiller, la baie entreprit ensuite de faire quelques tours de manèges au galop et finit par trottiner sur la piste, regardant tantôt au dehors, tantôt vers la jeune femme pour vérifier qu'elle était encore là.

S'interessant ensuite un peu plus à elle, elle s'approcha, tête basse et s'immobilisa, venant renifler les mains d'Aubry. Non, il n'y avait plus de friandise dedans, mais elles avaient encore un goût sucré. Donnant un coup de langue aux mains de la jeune femme, la jument repartit aussi sec en saut de mouton, prennant garde à ne pas toucher un cheveu d'Aubry. Se calmant enfin, elle se mit face à son "bipède femelle" et attendit qu'elle bouge, tête un peu basse, oreilles vers l'avant, queue en panache, grattant du pied pour l'encouragé à la rejoindre ou secouant la tête du haut vers le bas, laissant échapper quelques hénissement. Elle voulait jouer comme elle le faisait avec Charles. Jouer à chat, comme il le lui avait apprit...

La jument ne se fit pas prier. Elle voulait du jeu, elle en aurait ! Elle partit au galop à la suite de la jeune femme et la ratrappa en peu de foulées ! Elle lui poussa l'épaule du bout du nez et repartit dans l'autre sens de plus belle. * Toucher !* Les pensées de la baie étaient presque palpable. Elle prenait soin et s'amusait à ralentir pour qu'Aubry puisse s'approcher d'elle et à accélérer juste au moment où elle voyait le bras se tendre pour la toucher. Elle avait plus d'endurance que la petite Mackensie et ne se fatiguerit pas de sitôt ! Elle s'amusait à fare courir ses bipèdes. Après tout, ils la faisait bien courir contre son gré parfois alors pourquoi ne le ferait elle pas aussi ? Mais le conteste était différent ici. La jument était joueuse et se laissa finalement touché par Aubry. Prenant le trot pour lu laisser de la marge, elle revint ensuite au galop et dépassa la jeune femme avant de faire un dérapage dans un nuage de poussière et de lui faire brusquement face, hénissant de joie, se cabrant de toute sa hauteur.

Elle retomba juste devant les pieds de la jeune femme et vint lui souffler dans le cou. Oui, elle avait bien calculer sa chute. Non, elle ne voulait pas de mal à la jeune femme. Pour Kayla, la confiance ne se faisait pas que dans un sens. Il fallait aussi qu'elle gagne, elle, celle de la jeune femme. Et si elle n'avait pas reculée, de peur de se prendre un sabot au coin de la figure, alors, c'était déjà un grand pas. La baie soufflait bruyament, faisant soulever des mèches de cheveux de la jeune femme. Les oreilles droites, la tête à hauteur de celle de la jeune femme, elle attendait, calme à présent, curieuse de savoir si elle allait se faire disputer ou non. Si c'était le cas, alors Aubry deviendrait un bipède comme les autres, incapable de lui faire confiance. Serge avait acquit son respect en lui laissant la liberté de le suivre sans qu'il ne tienne la longe. Comme le faisait son ancien compagnon. La petite blonde serait elle apte à grimper au même rang qu'eux ? Bien sûr, cela ne se ferait pas seulement sur une séance de jeux, mais c'était déjà un bon début...

Kayla se laissa éreindre, immobile, surprise même par cet élan... d'amour ? Elle donna de petite tape dans le dos d'Aubry avec son menton, contente de cette réaction. La bipède n'avait pas faillit. Elle n'avait pas reculée, elle lui avait fait confiance. Et c'était cela, le plus important. Lorsque la jeune femme se remit en marche, la jument ne la suivit pas, mais trottina pour la rattraper et marcher à sa hauteur. Calquant ses pas sur ceux de la jeune femme, s'amusant à parcourir la même distance avec ses deux antérieurs que ls deux pieds d'Aubry. Un jeu nouveau qui, manifestement, lui plaisait beaucoup. Elle secouait la tête, hochant de bas en haut, ronflant de plaisir. Ses crins fins voletaient autour de son encolre à chaque mouvement. Secouant la queue au rythme de ses pas. Elle se trompait de temps à autre, évaluant mal la distance et devançait un peu Aubry, ou justement, prenait un peu de retard.

Alors que la jument poursuivait le jeu en changeant légèrement la donne (elle avait maintenant une "foulée" d'avance et posait le pied droit lorsqu'Aubry posait le gauche) qu'un cri rauque déchira le silence. Son instinct lui dictait de fuir ce bruit étrange, effrayant. Fuir loin. Mais ses reflexes furent tout autre. Elle hésita un quart de seconde à peine. Elle se figea de suite et se plaça, en un bond bien calculer, entre la jeune femme et la source du bruit. Attentive, le souffle court, elle cherchait des yeux ce qui pouvait bien émettre un tel son. Elle frémissait, tremblait de peur mais ne bougeait pas. Silencieuse, retennant presque son souffle, elle attendait. Le cri cessa puis un second, de même ordre mais un peu plus aigü répondit. La jument sursauta et fit un bon de côté mais ne fuit pas, s'interposant toujours...

Kayla tremblait de peur au centre du manège. Elle regarda Aubry partir, henissant pour la mettre en garde contre cette chose si effrayante. Elle vit la jeune femme disparaitre derrière la porte du manège puis une chose décolé du sol. Elle fit un bon et attendit le retour d'Aubry. Quand celle-ci revint, elle fit un pas hésitant en avant, henissant doucement, attentive. Elle n'était pas de nature peureuse mais pour le coup, elle avait réellement redouter pour sa vie.

Elle se laissa caresser, encore tremblante mais soulagé qu'Aubry ai fait fuir cette affreuse bestiole. Elle hocha la tête aux paroles de la jeune femme et reprit le jeu à sa suite. Elle frémit lorsque la blonde lui posa la main sur l'épaule et réprima l'envie de faire un écart mais elle tint bon.

Elle finit tout de même par se lasser et détourna la tête quelques instants, marchant d'un pas normal. D'un coup, elle donna un vif coup de tête à Aubry et détala au galop. Elle reprennait ainsi le chat de départ. Pas très original mais la baie ne connaissait pas énormément de jeux à faire avec un bipède. Elle s'ébroua, ralentissant pour attendre Aubry, les oreilles un peu en arrière, signe d'écoute et de concentration. Elle s'amusait comme une petite folle. Elle vira sèchement, arrivant face au pare-botte et reprit sa course avec des foulées puissantes.

La jument se retourna brusquement en entendant sentant Aubry la toucher. Elle allait partir d'un bond puissant à sa poursuite lorsqu'elle vit la jeune femmes'écrouler. Kayla s'approcha, méfiante. Est ce que c'était une nouvelle règle ? Une ruse ? S'inquiétant tout de même de l'état de son bipède, elle baissa la tête vers elle et lui souffla dans le cou avant de hennir doucement à son intention. Penchant la tête sur le côté pou mieux voir la jeune femme, elle restait là. Elle finit par s'approcher et lui touché l'épaule du bout du nez, ne sachant pas trop si elle devait ainsi relancer le jeu ou encouragé la jeune femme.

La baie était fort intriguée. Jamais elle n'avait été dans cette situation. Elle finit par se dire que c'était un nouveau jeu et se coucha auprès de la jeune femme à terre. Oreilles en avant, regardant la blonde. Elle ne comprenait pas bien le sens du jeu, mais s'y prennait. Elle ne voulait pas vexer la jeune femme...

La jument regarda Aubry et soupira. Elle ne comprenait pas vraiment, mais cette petite pause lui plaisait bien. Elle sursauta légèrement lorsque Aubry lui posa la main sur le nez et pointa les oreilles en avant. Elle écouta la jeune femme sans sourciller, le souffle régulier. Le regard pointé sur elle. Elle ne comprenait pas tout mais s'intéressait quand même, se disant que ce qu'elle racontait avait forcément un intérêt. Lorsqu'elle termina de parler et qu'elle se releva, la jument fut surprise. Elle ne s'y attendait pas vraiment. Elle regarda Aubry se lever avec intérêt mais ne bougea pas d'un poil. Comme un chaton suivrait des yeux une balle multicolore qu'on s'apprêterait à lui lancer. Sauf qu'Aubry n'allait pas se lancer et que la jument n'irait pas la chercher.

Kayla finit par comprendre que ce petit moment était terminé et détendit ses oreilles. Elle profita d'être à terre et d'avoir de l'espace pour se rouler, comme tout bon cheval en liberté le fait. Grise de poussière, elle se remit sur ses pieds et se secoua, soulevant un nuage de poussière autour d'elle. Fière, elle partit au petit trot sur la piste, la queue en panache, histoire aussi de se détendre les gambettes. Elle revint ensuite vers Aubry et lui renifla les mains, à la recherche d'une quelconque friandise. Gourmande ? Oh oui ! Les oreilles bien en avant, le regard pétillant, elle secouait la tête pour réclamer un bonbon.

La jument hocha de la tête. Bien sûr qu'elle était fière ! Qu'elle équidé ne le serait pas ! Elle attrapa le morceau de carotte du bout des lèvres et l'envoya en l'air avant de le rattraper au vol. Fière de son petit numéro, elle fit un large bond sur le côté et piaffa, balançant la tête en rythme. Une belle ruade cassa son numéro et elle fit face à Aubry. Intéressée, oreilles en avant, droite, un arrêt parfait mais la tête un peu haute. Elle avait fière allure avec sa queue relevée et les quatres sabots bien placés.

Elle hocha de nouveau de la tête, faisant un petit pas espagnol pour s'avancer vers la jeune femme. Tout ce qu'on lui avait apprit, elle s'en servait maintenant par jeu. Elle n'aimait pas le dressage et Charles lui avait apprit à en faire un jeu. Durant sa rééducation, les longues séances de dressage sensée l'assouplir et la remuscler se faisait dans un esprit de jeu et de franche camaraderie. Mais c'était à double tranchant, car ce qu'elle connaissait et qu'elle ressortait dans le jeu, elle savait aussi s'en servir contre son cavalier. Elle avait de nombreuses fois piéger un cavalier et le faire chuter grace à ses connaissances. Le piège dans la confiance et la grâce. Tout un programme. Maligne la baie. Prends garde Aubry. Mais pour l'instant, les mauvais jours n'étaient pas et le petite baie voulait jouer encore. Elle apprenait à connaitre la blondinette et l'aimait bien. Alors, poursuivons !

Kayla regardait Aubry avec intérêt. Plaçant son encolure, elle l'arqua, sous la pression d'une main imaginaire et commença un piaffer digne des plus grands compétiteur. Elle tourna ensuite sur elle même, fit un tour complet et s'arrêta. Regardant Aubry, curieuse, avec l'air de dire:

"Aller ! A ton tour maintenant ! Montres moi ce que tu sais faire !"

[C'est pas grave ! :D ]

Kayla resta immobile et regarda Aubry faire, intéressée. Elle n'avait jamais vu de bipède se donner en spectacle et elle attendait donc, un poil impatiente. Avec Charles, seule elle faisait ses petits numéros. Elle regarda la jeune femme atterrir près d'elle et faire un grand écart, devenant bien plus petite devant la baie. Elle avait les oreilles pointées en avant et n'avait pas bouger un seul sabot. Lorsque la blondinette lui demanda si e spectacle lui avait plut, la jument ne comprit pas, mais elle hocha la tête pour dire oui, tapant le sol avec un antérieur, sa façon d'applaudir. Puis elle s'arrêta et vint collé sa tête contre l'épaule de la jeune femme, venant ainsi quémander une caresse. Elle soupira, un peu lasse. Cette séance lui plaisait beaucoup et elle espérait qu'il y en aurait d'autres, bien d'autres. Simplement, elle sentait une certaine tristesse et une mélancolie chez son bipède. Même si elle n'en connaissait ni l'origine ni le contenu, elle voulu réconforté la demoiselle, la rassuré, comme elle l'aurait fait avec un congénère.

Elle s'écarta doucement de la jeune femme et attendit ensuite, oreilles en avant, les yeux pétillants. *C'est quoi la suite ? Dis ? C'est quoi ??* Un air malicieux, espiègle. Sacré Kayla. Un moment de tendresse, puis c'était reparti de plus belle. Peut être était ce seulement pour se reposer, ou bien c'était qu'elle commençait vraiment à apprécier son "bipède"...

La petite baie acquiesça encore, bien que la question d'Aubry la laisse perplexe. En tout cas, elle fut bien contente des caresses et massages de la jeune femme et resta immobile. Elle ferma a demi les yeux et bassa un peu la tête, apréciant le geste. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas eu de tel massage et elle profitait de se moment. Elle finit par tourner la tête vers son bipède et hennit doucement à son intention. Les oreilles en avant, les yeux bien ouvert, elle était attentive à la jeune femme. Elle l'aimait bien en fait. Sans bouger, elle tendit le nez vers elle, se pliant en deux pour effleurer ses doigts, à la recherche d'une autre friandise. Kayla était aussi très gourmande et ne manquait pas une occasin d'obtenir une friandise, quelle qu'elle soit ! Les yeux pétillants, elle attendait, presque souriante...

La jument écoutait Aubry sans la comprendre. Ses massages et sa voix, calme, étaient rassurants. Et cela lui permettrait de s'habituer à la voix de la jeune femme et de la reconnaitre ainsi sans la voir ni la sentir. Une bonne chose parfois. Elle fut quelques peu déçue de ne trouver aucunes friandises mais ne râla pas pour autant.

Aux paroles d'Aubry, la baie recula une oreille. *Rentrer ?* Elle avait souvent entendu ce mot, mais toujours à la fin d'un concours, lorsque son cavalier, car il n'avait voulu prendre de groom, l'emmener brouter sur un carré d'herbe et lui disait en soupirant qu'il était temps de rentrer. Il l'embarquait alors dans un van et ils rentraient chez eux. En était il de même maintenant ? Kayla en doutait fort. Elle n'était pas en concours. Elle acquiesça tout de même mais avec moins de conviction. Elle resta immobile, dans l'attente. Curieuse aussi de savoir ce qu'elles allaient faire, où elles allaient aller.

La petite baie regarda Aubry avec délice. Un bon pansage elle avait dit ? Alors dans ce cas là, ce serait sans refus. La baie était poussiéreuse et, même si les palefreniers la pansait de temps à autre, elle avait besoin d'une bonne séance de gratouille. Ses pieds étaient sains mais laissaient à désirer. Le ferrage était à refaire. De plus, la jument était tendue. Un bon massage et quelques étirements ne lui ferait aucun mal. Même, le plus grand bien ! Elle pointa les oreilles vers Aubry, soufflant doucement et entama finalement tout doucement le pas vers la porte du manège. Il était impossible d'aller plus lentement. Elle secoua la tête, fière et regarda la blondinette, calculant bien ses pas, levant haut les sabots avant de les reposer avec une douceur et une lenteur extrème. Un dernier jeu, avant de quitter cet endroit...