fresh start. (elio)

22 avril, 13h47

ça pulse sous ses pieds. le mungo vibrait tantôt au rythme de reggae roots, tantôt au rythme de goa et trance instrumentale. fallait dire qu'elio y était pour quelque chose. personne n'était là ce midi et chacun vaquait à ses occupations, entre pêche et camping sauvage. il en avait profité pour mettre un peu de musique sans prendre le risque d'avoir des réflexions de la part des autres. même si, à priori, tout l'monde est ouvert d'esprit et plutôt indulgent dans le mungo.
le soleil avait fait coucher yash à l'ombre sous le bus. il faisait bon, ça changeait de la chaleur étouffante de la ville d'ocean city. elio était sorti s'adosser à la paroi du bus, dehors. il mord dans sa pomme, lit quelques pages d'un bouquin corné mais une voix vient le tirer de sa paisible solitude, de son moment à lui. il lève pas les yeux tout d'suite, prend le temps de finir son paragraphe, puis sourit. elio ferme le bouquin puis le balance sur les marches du bus pour se retourner vers l'inconnue. elle était jeune, la blonde poupée. salut ! son ton est enjoué. bah nan écoute, les organisateurs son partis pour l'après-midi j'crois. j'suis seul. il finit par sortir son tabac de sa poche, roule une clope avec dextérité. à priori j'pense pas que ça poserait de problème que tu restes avec nous, mais j'ai pas envie de m'avancer, alors vaut mieux attendre le retour de dan. il porte la roulée à ses lèvres, attend sa réaction à la p'tite.

la molette du briquet roule sous son pouce corné, il tire, puis expire un petit nuage de fumée. il est attentif à ce qu'elle a à dire, il était un peu vaseux, peut-être juste trop détendu. ça lui demandait un peu d'effort de réfléchir. puis il se redresse, lui tend sa grande main calleuse. elio. on savait pas trop si c'était une blague ou s'il était sérieux. en tout cas il prenait le problème de la petite blonde très au sérieux. bah écoute ça dépend. elles sont où tes affaires ? il la détaille, cherche les dites affaires des yeux. effectivement, elle avait rien avec elle. après on reste ici quelques jours. il est calme, tout sourire, comme à son habitude. elio il aime pas quand les gens sont dans l'embarras, alors il aide, il rassure.

la main de philippine effleure la sienne et vient s'y loger. il prend toutes les précautions du monde pour pas écraser ses tous petits doigts. puis le contact se rompt, tournure normale des choses. il se réadosse à la paroi du bus, alors que ses sourcils se lèvent légèrement aux paroles de la demoiselle. elle avait l'air encore plus emmerdée par les récentes nouvelles. ça m'a l'air bien compliqué ton histoire... qu'il décrète finalement, plutôt amusé mais toujours plein d'empathie. elle avait l'air complètement paumée. elle demande s'il a une carte, elio de redresse. on a sûrement quelque chose dans l'genre ici ouais. viens voir. il l'invite à le suivre dans le mungo, yash, profondément endormi, ne bronche même pas au passage de l'inconnue. c'était le bordel dans le bus, pas besoin de lui devoir d'explications, elle ferait sûrement ses hypothèses elle-même. puis il avait pas envie de justifier leur mode de vie, c'était à prendre ou à laisser en fait. il fouille dans un des placards au-dessus des canapés et sort finalement une carte encore neuve. elio la déplie sur la première surface qu'il trouve, une pas trop encombrée. il pointe leur position actuelle du doigt, cherche luray des yeux. y en a pour une vingtaine de miles. ça fait une trentaine de minutes à pieds. son accent français le trahit un peu sur certains mots. t'aimes marcher du coup ? il se retourne, observe sa réaction. sinon on peut faire du stop.