Hi...I'm here for a new start. [Neevah & Lb]

L
e soleil venait juste de se lever, lorsque Adrien, le palfrenier qui s'occupait de Templado quasiment chaque jour, vint le chercher dans son box. Chose peu commune, car, premièrement, depuis son arrivée ici, il était rarement monté, et deuxièmement, quand il était monté, le soleil était bien plus haut dans le ciel. Templado passa la tête par la porte du box, interrogeant le palfrenier du regard.
Ce dernier, contrairement a son habitude, ne décrocha pas un mot, et passa un fin licol en cordelettes bleues foncées autour de sa tête. Curieux. Le grand blanc se laissa faire, comme toujours, et fut guidé a l'extérieur, dans une petite cour, puis attaché a un anneau. Le palfrenier s'éclipsa, et revint avec une grosse boite de pansage. Reconnaissant les outils, Templado souffla dans la direction d'Adrien. Les pansages et les grattouilles, c'était son truc. Alors, un long pansage débuta. Étrille, bouchon, époussette, cure pied, démêlage des crins, tout y passa. Templado resplendissait. En guise de remerciement, il frotta doucement son bout du nez contre l'épaule du garçon. C'est alors qu'il remarqua ses yeux mouillés. On dit que les chevaux ont une mauvaise mémoire. C'est faux. Ayant déjà vu la même chose lors de son départ de l'école de dressage, il comprit instantanément. Il partait. Comme pour confirmer sa pensée, Adrien revint avec tout un attirail. Couvertures, protections, longe. Il lui passa la couverture, assortie au licol, l'attacha, et installa les protections. Jambes, queue. Un van entra dans la cour. Après une dernière grattouille, le palfrenier l'y fit monter. Bien que découragé par ce nouveau départ, l'entier ne fit pas d'histoire. Le van se referma, et fit demi tour. Un dernier hennissement, et il était parti.

[...]

Il devait être onze heures lorsque qu'un van fit son entrée dans la cour du Haras du Clos. Sentant la fin du voyage, Templado, impatient, commença a piétiner. On le fit sortir, et a la fois soulagé d'être sorti et curieux de ce nouvel endroit, il poussa un puissant hennissement. La transporteur qui le tenait n'eut pourtant pas besoin de le retenir, ou quoi que ce soit d'autre. Il attendait sagement a côté, reniflant le sol, promenant son regard. Cet endroit ressemblait vaguement a l'école de dressage. Pourtant, il le savait, ce n'en était pas une. Il n'avais plus qu'a attendre que quelqu'un vienne le chercher.

Onze heures au Haras du Clos. Le soleil allait bientôt atteindre son zénith. Il illuminait les robes soigneusement étrillées des équidés broutant paisiblement dans les paddocks délimités par de hautes barrières en bois. Assise sur l’une d’entre elles, une jeune femme. Brune, un look atypique – un look que l’on pourrait qualifier de rockeuse. Par-dessous sa frange lissée avec soin, lui dissimulant l’œil droit, elle fixe la cour pavée avec insistance, comme si elle attendait quelque chose. Quelque chose qui ne venait pas, et forçait notre jouvencelle à patienter. Nous aussi, d’ailleurs. Détaillons donc la tenue vestimentaire de la concernée. Aujourd’hui, pas de perfecto en cuir pour elle. La chaleur ne le permettait pas. Cependant, elle portait un blazer gris dont elle avait roulé les manches, une baby doll verte émeraude ainsi qu’un foulard vintage. Ses pieds étaient chaussés de keds blanches. Enfin, elles avaient été blanches en un autre temps. Désormais, les travaux d’écurie les avaient pliés aux circonstances. Neevah Carmichael soupira. Elle n’était pas d’un naturel impatient, mais voilà une demi-heure déjà qu’elle attendait l’arrivée de sa nouvelle monture.

Soudain, un van entra dans la cour. Un palefrenier s’occupa de la descente de l’animal se trouvant à l’intérieur. Un sublime modèle de pure race espagnole dénommé Templado. Sautant de sa barrière, la jouvencelle marcha d’un pas souple en direction du cheval. Elle salua les deux palefreniers et entreprit de se présenter. Comme toujours, pas très bavarde :

« Neevah Carmichael. Je suis la nouvelle cavalière de Templado. »

Elle s’approcha doucement du cheval et lui offrit une pastille de menthe au creux de sa paume bien droite. Sans chercher à forcer le contact – comment pourrait-il y avoir une quelconque relation de confiance entrer les deux êtres sinon ? Et puis, elle savait comme il était fort désagréable d’être contraint de faire telle ou telle chose.
[C'est court & pathétique. Devant ton impatience, j'ai coupé court. J'me rattraperais la prochaine fois. Pardonne moi ce caca liquide --"]

Il n'eut pas a attendre longtemps. Quelques secondes après sa sortie du van, une jeune fille se présenta devant lui. Elle avait l'air jeune. Enfin, plus jeune que tous les cavaliers qu'il avait jamais eu. Mais bon, il n'allait pas juger la jeune fille sur son apparence. Quelque chose lui disait qu'elle était loin d'être un enfant.

« Neevah Carmichael. Je suis la nouvelle cavalière de Templado. »

Elle s'adressait évidemment au transporteur, mais Templado, oreilles dressées, n'en perdait pas une miette. Il aimait bien savoir ce qui se passait, et puis, connaitre la voix de la jeune fille lui permettrait de la reconnaitre. Ça pourrait servir.
Elle s'approcha doucement de lui, elle lui présenta une petite chose verte au creux de sa main, sans pour autant lui coller dans le nez. Templado apprécia l'attention. Aussi bien cette nouvelle chose que de ne pas rentrer dans sa bulle comme un bulldozer.
Il la renifla, une fois, deux fois. Odeur inconnue. Pas peureux pour un sou, il l'attrapa du bout des lèvres. Hmm. Gout inconnu, mais délicieux. Comme quelque chose de tout frais, sauf que la pastille n'était pas froide. Curieux. Délicieux. Miam. Ils allaient certainement bien s'entendre.
N'ayant pas vraiment de moyen de la remercier, il appuya son bout du nez dans sa main. En espérant qu'elle comprenne. Puis, il redressa la tête, point ses oreilles en avant, attendant la suite des évènements.

Neevah Carmichael ne retint pas le large sourire qui envahit son visage en voyant le pure race espagnole s’approcher doucement de sa paume tendue pour goûter la friandise qu’elle lui présentait. Celui-ci sembla apprécier, du fait qu’il fourra à nouveau son nez dans le creux de la main de la jouvencelle, comme pour… En réclamer une autre, auraient dit certains. Mais ce n’était pas l’avis de Dakota. A ses yeux, c’était comme si il souhaitait la remercier. De nouveau, la jeune femme sourit. Elle souriait très régulièrement avec les chevaux – en bref, tout le contraire d’avec ses congénères bipèdes. Les chevaux eux aussi préféraient un visage souriant et joyeux qu’un air sombre, lugubre et renfrogné. Bref. Voyant que le gris relevait la tête, oreilles pointées en avant, attendant visiblement une quelconque réaction de la part de l’adolescente, elle leva tout doucement une main et vint caresser avec tendresse le large chanfrein de Templado. Il y avait une délicatesse et une douceur dans ses gestes telles qu’elle les réservait aux équidés. Avec eux, elle était réellement différente. Comme si toute sa vie ne dépendait que de ces êtres sublimes. Elle était douce, très patiente, souriante, compréhensive. Elle faisait des efforts, se remettait en question sans cesse. Tentait de comprendre le raisonnement des animaux. C’est sans doute pourquoi l’éthologie la fascinait. Mais plus que tout, elle admirait la confiance qui reliait un cheval de western et son cavalier exécutant parfaitement un tour de barrel-racing, ou une quelconque compétition. Quoiqu’on en dise, c’était toujours un très beau spectacle. Mais concentrons-nous à nouveau sur la scène. Avec un sourire en coin, Nymphadora souffla :

« Bonjour, Templado. Je suis ta nouvelle cavalière, Neevah. »

Oui, certains la prenaient pour une allumée – autant ne pas mâcher ses mots. Elle aimait se présenter auprès de ses nouvelles montures, de façon à ce qu’ils s’acclimatent au son de sa voix mais également à son prénom. Elle attrapa la longe que lui tendait le palefrenier avec un nouveau sourire. Tout doucement, elle se mit à caresser son encolure, redescendant jusqu’aux larges épaules du PRE. Là, elle s’immobilisa, pendant que les transporteurs s’éloignaient d’un pas lent. Elle les salua, puis se tourna à nouveau vers sa nouvelle attribution. Après un petit instant de silence, elle murmura, tout en flattant son encolure :

« Hé bien. Nous voilà seuls, mon grand. »

[Pas terrible, encore. Sorry, un peu bâclé. Pas grave ^^]

Templado avait définitivement remisé son idée comme quoi elle était presque trop jeune. Au contraire de beaucoup des cavaliers qui étaient passés sur son dos, elle était très douce. Elle semblait se soucier de lui. Le...comprendre. Instinctivement, le grand PRE appréciait cette personne. Et comme a chaque fois qu'il appréciait quelqu'un, il mettait tout en œuvre pour lui faire plaisir. Une de ses grandes qualités. La confiance et l'envie de faire plaisir a son cavalier le poussait souvent a dépasser ses limites, ce qui le faisait se distinguer sur chaque terrain de concours. Templado avait une très bonne mentalité, et ça faisait de lui, combinée a ses aptitudes physiques et a son intelligence, une excellente monture.

« Bonjour, Templado. Je suis ta nouvelle cavalière, Neevah. »

Même si il ne comprenait pas toute la phrase, il avait comprit quelques mots. Son nom. Et puis "cavalière" et "Neevah". Deux mots qu'il associait. Elle avait dit son nom, et puis elle disait le sien. Neevah. Elle s'appelait Neevah. Et si il se rappelait bien, les cavaliers et les cavalières, c'était les bipèdes qui lui montaient sur le dos. Enfin, dans son cas, c'était pas sur. Enfin, il n'avait pas vu de selle. D'ailleurs, ça lui faisait plaisir. Qu'un bipède passe du temps avec lui en dehors du temps ou il était sur son temps, c'était gentil. Il approcha son nez de l'épaule de la jeune brune, et la sentit plusieurs fois. Ainsi, il pourrait peut être associer la voix, l'odeur et le prénom de la jeune fille. Enfin, ce n'était peut être pas pour tout de suite, mais si elle continuait a le voir, il la reconnaitrait a la voix, et a l'odeur. Il y était déjà parvenu plusieurs fois avec ses anciens cavaliers. Se re concentrant sur le moment présent, il pointa les oreilles en avant, attentif a chaque mouvement ou parole de l'humaine.

« Hé bien. Nous voilà seuls, mon grand. »

Alors là, il ne savait absolument pas ce que l'humaine voulait dire. Mais elle avait une voix douce, rassurante. C'était agréable. Il en avait déjà vu, des humains qui criaient. Heureusement, aucun d'entre eux ne lui était monté sur le dos. Et tant mieux.
D'ailleurs, ses muscles étaient tout...compactés. Il ne savait pas bien décrire cette sensation. Et puis, ces grandes guêtres, qu'est ce qu'elles tenaient chaud. Impatient de découvrir la suite des évènements, il racla de sol pavé de l'antérieur.

L'humaine, contrairement a beaucoup de ses anciens cavaliers qui voulaient avoir une emprise totale, lui laissait beaucoup de liberté dans ses mouvements. Elle ne le forçait pas. Un jour, peut être qu'ils en arriveraient au stade ou elle n'aurait plus besoin de longe, ou de licol. Ca lui était arrivé une fois, a l'école de dressage. Le cavalier qui le montait pratiquement tous les jours avait noué une relation de confiance avec lui telle qu'il ne lui passait plus de licol. Et l'étalon, lui, avait assez confiance en son cavalier pour le suivre si il le lui demandait. Puis elle émit un son. Elle lui demandait de venir. Niveau appels de langue et ordre a la voix, l'entier était calé. Il avait été dressé a la perfection. En réponse a cet appel, il fit deux pas en avant. Et comme elle ne semblait pas vouloir quelque chose en particulier, il baissa l'encolure, et renifla le sol, attrapant les rares brins de foin qui trainaient.

<< Tu viens ? >>

"Viens". Ça il comprenait. Il marcha a sa suite, continuant son inspection du sol, relevant la tête lorsque il sentait l'odeur d'autres chevaux. Elle le guida jusqu'à un endroit ou elle l'attacha, lui laissant toujours autant de mou dans la longe. Puis, une a une, elle lui retira toutes les choses qu'on lui avait mises avant le transport. 'Protections', qu'ils appelaient ça, s'il se souvenait bien. Enfin, ça tenait vraiment chaud. Quand elle eut fini, le léger vent acheva de le rafraichir. Et ça faisait vraiment du bien. Quelques minutes plus tard, Neevah, qui s'était absentée, surement pour aller poser ailleurs toutes ses affaires, revit, et le détacha. Puis, toujours en lui laissant une grande liberté, elle le guida jusqu'à un endroit qu'il ne connaissait pas encore. Mais arrivés en vue du manège, l'étalon comprit, et lança un petit hennissement de contentement. Elle le fit pénétrer dedans. Chouette, on allait pouvoir se défouler un peu!