Petit As deviendra grand... [pv As de coeur][carrière de dressage]

Maxime mena As de Coeur dans la grande cours du Haras. Aussitôt le froid les enveloppa. De la vapeur s'échappait des naseaux du jeune étalon et de la bouche de son meneur. Le garçon tenait la longe noire d'une main et un couvre rein de l'autre. Même si le jeune bai devait se faire le poil, il n'était pas question de le faire travailler dehors, par ce froid, sans protection. Maxime soupira et leva les yeux au ciel un instant. Il n'y avait pas une seule trace de soleil ou de ciel bleu. Le ciel restait d'un blanc-gris uniforme, menaçant de laisser tomber la neige qu'il contenait.

« Allez viens As, on va voir dans la manège s'il y a de la place pour nous... »

Le duo partit donc d'un pas plutôt rapide vers le manège entièrement couvert du Haras. Mais il ne fallait pas compter sur les autres cavaliers pour lui laisser la place. Celui-ci était déjà plein à craquer. Maxime soupira et stopa l'étalon face au manège. Il laissa tomber la longe tout en gardant un oeil sur le jeune et déplia sagement le couvre rein, le positionnant avec douceur sur le dos de l'étalon. Il ne savait pas du tout si Assinou connaissait le couvre rein et se méfiait un peu de ses réactions. Il était jeune et come souvent, imprévisible... En attendant, le jeune homme termina son travail et ressangla doucement l'As avant de récupérer la longe et prendre le chemin de la carrière de dressage. Ils auraient beaucoup de place là dedans... Mais ce n'était pas plus mal.

Maxime ouvrit la porte de la carrière et fit entrer As avant de la refermer. Il conduisit ensuite l'étalon à l'autre bout du rectangle de sable et coton. Il se plaça au centre du cercle avec le bai et vérifia une dernière fois sa sangle et le reste de son matériel. Il finit par prendre la longe de ses deux mains et indiquer le pas au bai.

« As, au pas ! »

Il laissa filer la longe au fil des pas du cheval pour agrandir le cercle. Une fois que celui-ci fut assez grand, il laissa l'étalon tourné, l'encourageant de la voix lorsqu'il le fallait, le gardant dans un pas actif. Avec le froid qu'il faisait, il fallait que l'étalon se réchauffe avant de commencer un travail un peu plus sérieux...

Finalement, l'entier fut sellé, et non réprimandé pour son jeu . Il ne broncha pas d'un poil, habitué, si ce n'est que ces petites oreilles se couchèrent légèrement sur sa nuque lorsque Maxime le sangla. Il mit ensuite quelques minutes avant d'ouvrir la bouche et d'accepter le mors, mais céda finalement. Avant de sortir, son nouveau cavalier prit une chose étrange dans sa main en plus de la longe, une sorte de couverture, qui se nommait couvre rein et que le jeune n'avait jamais vu ni porté. Ensuite, le brun le mena dehors.

Directement, le froid se fit sentir, et As frissonna. Il suivit le bipède jusqu'au manège qu'il connaissait par coeur maintenant, mais bizarrement, ils ne rentrèrent pas dedans. A vrai dire, aucun cavalier n'avait eut le courage de défouler sa monture en extérieur, et ils s'étaient tous agglutiner dans le manège, se qui énervait plus les chevaux. Le jeune entier lança un petit hennissement, content de voir des copains, mais il fut interrompu par Maxime qui lâcha la longe, et qui déplia le couvre-rein. Il le plaça sur les fesses de l'entier, qui avança de quelques pas, mais fut vite bloqué par les murs du manège. Non pas apeuré, mais surpris, Assinou serra les fesses, puis une fois la "couverture" mise , il tourna la tête et regarda la chose étrangement. A vrai dire, le grand poulain n'en voyait pas l’intérêt, mais si Maxime le lui avait mis, se n'était pas pour rien, et tant que ça ne le mangeait pas ...

Après la découverte du couvre rein, Maxime dirigea l'entier vers la carrière, qu'il n'avait que très peu connu, si se n'est jamais. As de Coeur y entra sans rechigner, attentif à tout mouvements, prêt à sauter en l'air à tout moment. Mais il fut contraint à marcher jusqu'à un bout du rectangle, pour ensuite marcher en longe autour de son nouveau dresseur. Petit à petit Assinou put agrandir son cercle. Il bouillait sur place, et avec ce froid, il n'avait qu'une envie partir au trot, se qu'il ne tarda pas à faire. Quand Maxime l'encouragea pour prendre un pas plus actif, l'entier se mit à trot, tête bien haute, oreilles en arrières. En effet , l'idée du couvre-rein ne lui plaisait que très peu, et si jamais il essayait de s'en débarrasser, il ne fallait pas entre être étonné.

Visiblement, Assinou n'apréciait guère le couvre rein. C'était d'ailleurs très compréhensible au vue de son âge. Il ne devait pas connaitre cette chose... Mais le jeune avait été relativement calme lorsque le garçon lui avait posé sur le dos. Encore une preuve de sa bonne éducation. Maxime laissait tourné le bai tranquillement, jusqu'à ce qu'il prenne le trot de lui-même. Maxime gronda gentiment et demanda le pas au jeune. Il ne fallait pas qu'il se fasse un claquage maintenant. Ce n'était pas vraiment le but recherché... Une fois le pas obtenu, il félicita le bai. Toujours féliciter après un bon geste. Il observa le jeune de plus près. Il était bourré d'énergie. Il ne demandait qu'une chose, pouvoir passer à l'allure supérieure, voir un peu plus. Mais il était hors de question pour le brun de le laisser faire. Il se contenta de laisser le bai au pas, sans trop le pousser et en le contenant. Le rappelant à l'ordre à chaque fois, le reprenant et lui redemandant le pas. Quitte à l'arrêter complètement... Se petit manège dura bien cinq minutes avant que Maxime ne décide que les muscles du jeune équidé étaient assez chauffés et réveillés.

« As ! Au trot ! »

Le jeune homme avait parlé au bai d'une voix claire et forte, le ton était montant, indiquant l'allure supérieure à l'entier. Le jeune homme restait calme, suivant avec attention chaque pas du cheval. Croisant les pieds, décrivant lui aussi un cercle, mais bien plus petit que celui de l'étalon. Il tenait la longe de ses deux mains, fermement, veillant à ce qu'elle ne soit ni trop tendue ni pas assez. Veillant au cercle du bai, qu'il soit bien dessiner et pas manger. Veillant aussi à l'allure du cheval, qu'elle ne soit ni trop rapide ni trop lente. Mais il n'y avait pas de risque qu'elle soit trop lente... Le jeune était bien trop chaud pour cela. Il fallait contenir l'étalon, pour qu'il ne s'emballe pas à cause du froid mais aussi de la gêne que lui proccurait le couvre-rein. Il lui enlèverait une fois la détente terminée. Mais pour l'instant, le bai devrait s'y faire. Ce n'était qu'une question de minutes de toutes façon...

Après cinq minutes de trot dans ce sens, le jeune homme fit reprendre le pas au bai tant bien que mal. Une fois l'allure obtenue, le jeune homme le félicita, une fois encore. Il parlait presque sans cesse à l'entier, l'encourageant, le rassurant, et calmant ses ardeurs. Il finit par stopper le bai et se dirigea vers lui, roulant la longe autour de son bras. Il changea la longe de côté et mena l'étalon jusqu'au centre du cercle, avant de le laisser repartir à l'autre main. Comme pour leur début de séance, il laissa le bai aller au pas et laissa filer la longe jusqu'à ce que l'équidé ait atteint le diamètre désiré. Là encore, du pas. Il fallait contenir le bai. Mais cette foi-ci, Maxime lui demanda le trot un peu plus rapidement. Ce qui ne dût pas déplaire à l'entier...

Désolé pour le retard --'