(libre) • there's enough bullshit in the world without my help

« J’ai pas spécialement envie d’en parler tu vois… » elle qui pensait ne plus jamais ré-entendre sa voix. le voilà qui tente de lui extirper quelques informations. c’est pourtant lui qui a décidé d’en terminer avec elle. lui qui ne voulait plus d’elle. puis, au fond, maintenant elle s’y est faite à l’idée. celle d’avoir été jetée comme une merde la veille d’un diner de famille qui aurait rendu les choses plus importantes et officielles entre eux. ses pas continuent de faire un bruit monstre sur le carrelage des toilettes, elle fait des aller-retours incessant, soufflant pour souligner son mécontentement. et puis lorsque les nerfs sont montés et qu’il n’y a plus de retour en arrière elle raccroche. puis quoi encore. le pire dans l’histoire c’est qu’elle se rend compte qu’il l’a largué pour aucune raison valable. pourquoi le faire si c’est pour revenir vers elle deux semaines après.
dernier soupir et la voilà sortit des toilettes. fuck them all, qu’elle se répète lorsqu’elle revoit la tête de ses proches après leur avoir annoncé un voyage de six mois. au fond, c’était une façon de s’éloigner de toutes ces tentions qu’il y avait entre sa famille, entre elle et lui. c’était une façon de ne penser qu’à elle et personne d’autre. jouer les égoïstes parce qu’elle n’en a pas l’habitude. arrêter de faire semblant que tout va bien pour elle alors que c’est le contraire. qu’ils aillent se faire voir. son téléphone vibre pour la énième fois, l’envie de l’éclater contre un mur la démange, mais cet objet est bien trop précieux pour y étaler ses nerfs dessus.
un soupir s’échappe à nouveau d’entre ses lèvres alors qu’un doigt triture nerveusement une mèche de ses cheveux.

non elle a pas envie d’être aimable. pas vraiment. du coup elle lui arrache son téléphone des mains après avoir essuyé lourdement ses mains contre son pyjama.
« c’est gentil de t’inquiéter ! » lui souffle-t-elle agacée et avec ironie, bien sûr. en vrai, elle se souvient avoir été dans un sommeil plutôt léger, le genre qui se pointe que très rarement. voire jamais d’ailleurs. parce que depuis qu’elle est montée, le sommeil s’est tiré. du coup, qu’elle réussisse à s’endormir et ce même qu’un peu était vraiment l’opportunité pour elle de reprendre des forces. elle s’était même préparée, pyjama dégueu, sans charisme aucun, un débardeur noir et ses chaussettes vertes kaki. le combo parfait pour une longue et paisible nuit.
le coup d’appel a été la première chose qui l’a irrité. alors du coup elle n’a pas répondu, mais lorsque son ex a insisté sur la chose elle a vu rouge. elle a enfilé ses vans retroussé son bas de pyjama et est descendu du bus pour lui gueuler dessus, clairement. bloquer son numéro aurait été une bonne idée, mais peut-être qu’au fond, cette curiosité malsaine a dû être assouvie et nourrie. peut-être que ça lui faisait plaisir qu’il lui cours derrière ou peut-être juste que le manque de sommeil la rendait insupportable et qu’elle avait juste trouvé le moyen parfait de se défouler.
la deuxième chose qui avait réussit à l’agacer c’était l’odeur et la mauvaise hygiène des gens de l’endroit.
la troisième et dernière chose c’était cet inconnu aux agissements plus qu’agaçants. venant d’elle c’était loin d’être un compliment. en voilà une raison de plus pour elle de rester la solitaire qu’elle a toujours été. ça ne l’a pourtant jamais empêché d’être quelqu’un de sociable et d’aller vers les gens. faute au destin ? nah surement pas. les ne sont pas spécialement bons pour qu’elle ait gardé en elle cette envie d’enrichir sa vie sociale. encore moins depuis ces quelques derniers jours. elle qui croyait en ce road-trip. et puis merde alors elle n’a jamais été pessimiste pourquoi le devenait-elle même ? non c’est de sa faute, quelle genre de personne s’amusait à se jeter sur une porte de cette façon-là. ouais, elle se trouvait des excuses elle aussi, mais peut-être qu’elle avait juste pas envie d’être sympa ce soir. le pauvre !