Oups, pardon ! ; Neevah

7h30. Le GSM d'Edward sonna. Il était l'heure de se réveiller, mais pour faire quoi ? Edward s'étira. Il prit son temps pour se lever, n'étant pas pressé. Il avait décidé de consacrer cette journée à lui, et seulement à lui. Personne ne dérangerait cette journée sans accroche, sans problème. Après tout, il en avait déjà assez comme ça. Edward se leva. Il s'approcha de sa garde-robe. Il faisait frais ce matin, et n'ayant pas allumé le radiateur, il le sentit, c'est pourquoi il décida de s'habiller directement. Il hésita. Jeans ou bermuda ? Il opta pour le jeans, se disant qu'il faisait peut-être un peu trop frais pour le bermuda. Il enfila son pantalon. Puis il regarda pour prendre un t-shirt. Il choisit un noir, ce qui lui allait le mieux. Une fois habillé, il put descendre à la cuisine pour prendre un petit déjeuner. Simple, comme à son habitude. Une tasse de café et un morceau de pain feraient l'affaire, il n'était pas difficile. Une fois son repas terminé, il partit en direction de la ville. La cour était déserte. Les autres devaient sûrement encore dormir. Edward entendit quelques hennissements mais n'y fit pas attention. Il se dirigea vers l'arrêt de bus, qui se trouvait à quelques minutes de là. Ed avait de la chance, ne connaissant pas encore l'horaire. Il serait là d'ici 5 minutes. Le jeune-homme prit son iPod et l'alluma. Il opta pour une chanson rythmée, puis mit ses écouteurs. Quelques minutes plus tard, le bus arriva. Edward prit son ticket et alla s'asseoir au fond du bus. Le trajet ne dura pas longtemps, et Edward en profita pour regarder le paysage. Il n'était pas très varié, essentiellement composé de prairies et de champs. Mais il n'y avait pas grand chose d'autre à regarder. Un quart d'heure plus tard, Edward arriva en ville. Il descendit du bus et regarda autour de lui. Ne voyant pas où il allait, il bouscula quelqu'un. Il se retourna et vit une fille à l'oeil mauvais le regarder.

" Euh... Pardon... "

Neevah se réveille brusquement, atterrée. Son réveil a sonné depuis belle lurette déjà, mais il n’a pas réussi à tirer la belle de son sommeil. Paniquée, elle s’emmêle dans les couvertures en tentant d’échapper à leur étreinte. Il lui faut quelques instants – le temps d’un regard en direction du réveil digital déposé sur la table de nuit, pour se rappeler qu’elle n’est plus au Ranch familial. Qu’elle n’est plus obligée de se lever à cinq heures trente du matin pour remplir ses engagements auprès de la cavalerie. Et qu’importe le fait que ce foutu réveil indique à notre jeune femme qu’il est six heures et quart. Cependant perturbée, elle ne traînasse pas dans son lit comme d’ordinaire, préférant se lever d’un bond. Trop vite, sans aucun doute, car la tête se mit à lui tourner et elle chancèle sur ses pieds. Déterminée à rattraper son pseudo retard, la brune n’en tint pas compte et se dirige d’un pas franc vers sa penderie. Elle ne fait pas trop attention à ce qu’elle prend, attrapant au hasard les habits entreposés sur des cintres et les jetant sans guère de délicatesse sur les draps. La Canadienne s’habille donc en un temps record, et lorsqu’elle sort de sa chambre, elle porte un long tee-shirt à l’effigie d’un de ses groupes de rock favoris sous un perfecto, ainsi qu’un short en jean et des résilles. Elle chaussa des boots à clous puis compléta sa tenue par de grosses bagues et une multitude de colliers autour de son cou. Une fois prête, elle quitta sa chambre en direction de la cour.

Un rapide détour par la cuisine afin de grignoter un morceau et une bonne séance de longe avec sa monture furent l’essentiel de l’heure qui s’écoula par la suite. Rien de très notable en dehors de ces deux évènements. Aux alentours de sept heures, elle quitta les écuries en se demandant ce qu’elle pourrait faire. Finalement, elle décida de se diriger à nouveau vers la ville. Cette minuscule bourgade avait réussi à attirer l’attention de Carmichael. Et de toute façon, aussi modeste soit les lieux, il n’en était rien par rapport à Millarville, où avait grandi l’adolescente. Heureusement que Calgary n’était qu’à une trentaine de kilomètres de là… Ainsi donc, elle avait régulièrement poussé des excursions jusque là. Sans, bien entendu, demander l’autorisation à son géniteur – ce qui avait le don de particulièrement l’énerver, soit dit au passage. Bref. La tête haute, elle gagna donc sa voiture, garée entre deux imposants véhicules sur le parking du Haras du Clos, se demandant ce qu’elle pourrait faire là-bas. Découvrir les lieux, sans aucun doute, approfondir sa connaissance du réseau de rues sillonnant la zone urbaine… Chercher de bons magasins où elle pourrait acheter de nouvelles tenues, de l’équipement pour Templado… Malgré sa petite taille, la ville possédait en effet un bon centre commercial où la jeune femme n’avait jamais eu l’occasion de mettre les pieds. Ce serait donc sa destination du jour, songea-t-elle en démarrant doucement le moteur de la Bmw.

Elle parvint aux abords de la ville après un petit quart d’heure à rouler tranquillement. Dégotant facilement une place sur un parking, elle descendit élégamment de son véhicule et prit la direction du centre-ville. Pour ça, elle devait passer devant l’arrêt de bus faisant la navette entre le Haras du Clos et la ville. Peut-être croiserait-elle un visage familier… Ou peut-être pas. Traçant sa route en toute insouciance, elle ne regardait guère où elle allait. Une fois de plus. Et encore une fois, l’inévitable se produisait. PAN ! Elle heurta de plein fouet un jeune homme juste devant le fameux arrêt. Celui-ci bredouilla des excuses et Neevah sentit la rage affluer en elle comme monte le magma avant une éruption volcanique. Mais c’est vrai quoi ! Quasiment toutes les personnes qu’elle avait croisé jusque ici – enfin, juste Alex – lui avaient rentré dedans. C’était peut-être de sa faute, en tout cas, elle ne l’admettrait pas. La tête haute, le regard noir, elle lança d’un ton glacial :

« Wow ! Mais tu pourrais pas faire attention ? T’aurais pas besoin de t’excuser, comme ça. »

Sens de la répartie et logique pour le moins étonnante, mais c’était du Neevah tout craché, ça. Et les gens du coin finiraient par s’y faire, un point c’est tout. Parce que notre jouvencelle n’avait guère l’intention de changer pour qui que ce soit. Elle reporta ses grands yeux bleus verts au regard froid sur le jeune homme, les traits déformés par la colère. Non, il ne fallait pas trop la chercher. Jouer avec ses nerfs est quelque chose de dangereux, même si cela est involontaire.

- Wow ! Mais tu pourrais pas faire attention ? T’aurais pas besoin de t’excuser, comme ça.

C'était clair, net, précis. La jeune femme était pour le moins désagréable, mais aussi pour le moins jolie. Yeux bleus clairs, cheveux lisses bruns. Edward ne sut quoi répondre tant il était sous le charme. Il ne put détacher ses yeux de la jeune fille qui le fusillait du regard. Puis il revint à lui. Après tout, on peut pas dire qu'elle ait été très sympa avec lui. Pas sa faute si elle regardait pas devant elle. Il lui répondit.

- Excuse moi, mais j'ai pas l'impression que tu regardais où tu allais non plus... Alors regarde chez toi avant de m'agresser comme ça.

Edward la fusilla du regard à son tour, comme il savait le faire quand il le voulait, même si au fond ce n'était pas vraiment lui. Puis il tendit la main à la jeune femme.

- Pax ? Moi c'est Edward. T'es pas au Haras du Clos toi ?

« Excuse moi, mais j'ai pas l'impression que tu regardais où tu allais non plus... Alors regarde chez toi avant de m'agresser comme ça. »

Quoi ? De la résistance ? La jeune femme eut une moue narquoise, supérieure. Faisant mine de ne pas prêter attention à son interlocuteur quelques instants, elle lorgna cependant discrètement vers lui, scrutant son regard avec inquisition. Interceptant facilement de quelle façon le brun la fixait. Dédaigneuse, elle laissa échapper une petite toux moqueuse, ravie de l’effet qu’elle avait sur le jeune homme. Toujours aussi peste, elle décida même d’en jouer. Enfin un peu de distraction à l’horizon, dans ce monde où tout le monde l’exaspérait ! Que ce soit Saskia, qui s’amusait à fouiller le dossier de la jouvencelle afin de trouver son point faible, une quelconque faille dans son passé où elle pourrait s’engouffrer, ou encore Alex, qui s’accrochait désespérément à elle dans l’espoir de sympathiser un jour, ils l’exaspéraient tous. Malgré le fait que s’allier avec la Russe aurait pu être intéressant, ou même que l’emo, sous ses airs de fidèle Saint Bernard, pouvait être un agréable compagnon. Le cours des évènements sera à suivre. Bref. Jetant un regard glacial au jeune homme osant se rebeller, Neevah laissa un petit sourire sarcastique envahir ses traits angéliques. Ses grands yeux bleus verts se dardèrent fixement sur l’adolescent, cherchant son regard. Une fois qu’ils l’eurent trouvé, ils plongèrent dedans avec ravissement, tuant les autres prunelles d’un simple regard mortel. Les lèvres pincées, l’adolescente laissa brusquement échapper ses mots, d’un ton aussi froid que ses yeux :

« Je ne regarde pas où je vais quand j’ignore où me porte mes pas. Je fais confiance à mon instinct, sans aucun doute. Et je ne regarde pas non plus devant moi quand il n’y a rien à voir. Aussi, si tu considères que là, je t’ai agressé, tu ne survivrai guère longtemps à mes côtés. »

Ses traits, aussi durs que le marbre, ne laissait transparaître aucune émotion. Ses yeux se contentaient de fusiller son interlocuteur, qui sembla bien vite capituler. Quel dommage ! Elle aurait cru qu’il était un peu plus résistant que cela. Qui sait, peut-être aurait-on eu droit à une de ses joutes verbales si appréciées de la jeune femme ? Déçue, elle eut une moue presque boudeuse, comme une petite fille de cinq ans à qui on refuse un jouet. Allant même jusqu’à s’en montrer vexée, et à se demander si finalement, cela valait la peine de jouer avec le jeune homme. A son tour, il lui jeta un œil noir. Très peu convaincant, du moins du point de vue de notre brune. Tout cela faisait un peu sur-joué, superficiel… Ce n’était pas coutumier chez lui que de fusiller les gens des yeux. Et cela s’en ressentait. Arquant un sourcil en signe de raillerie, la concernée poussa un profond soupir aux intonations moqueuses, nullement impressionnée. Bien au contraire. Elle se plongea pendant quelques instants en plein débat interne, luttant pour savoir ce qu’il convenait de faire, et si cela valait vraiment la peine d’utiliser l’homme contre son gré. Finalement, elle décida d’écouter une fois de plus son instinct, qui lui commanda d’ignorer royalement la main tendue du brun. Croisant les bras pour bien montrer son refus d’obtempérer, la Canadienne fit cependant mine d’écouter les paroles du dénommé Edward avec une attention redoublée, l’enfonçant encore un peu plus. A ses mots, elle fit une grimace ravageuse, son visage se fendant en une sorte de rictus mauvais :

« - Pax ? Moi c'est Edward. T'es pas au Haras du Clos toi ?
- Paix ? Sûrement pas. Je suis pas une adepte « Peace and Love », désolée. Sinon, il est possible que je sois au Haras du Clos, comme il est possible que non. »

Finalement, elle attrapa la main toujours tendue du jeune homme, l’empoignant fermement, et le tira vers elle, afin que leurs deux visages se retrouvent à la même hauteur, mais sur des axes différents – côte à côte, entre autre. Dépassant son interlocuteur, elle le lâcha brusquement et fit quelques pas en avant, tout en pivotant sur ses hauts talons. Là, la mine fendue en un large sourire moqueur, elle cria :

« Sorry, Baby. Sinon, moi c’est Neevah ! »

Et elle lui adressa une œillade faussement complice, avant de pivoter à nouveau, lui tournant le dos.

» Neevah ;
» Il pleut ; [neevah]
» Hi...I'm here for a new start. [Neevah & Lb]
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