Me voilà, je suis là

Apollon, un cheval d’un âge déjà avancé, était tranquillement sage dans le van qui allait le conduire vers sa nouvelle demeure. Il savait une chose, c’était que l’état de la route était déplorable car il pouvait sentir le van roulait dans des nids de poule vu le mouvement fort que faisait celui à chaque fois qu’il tombait dedans et c’était une sensation assez désagréable pour l’étalon qui en était secoué de partout. Il espérait que la route ne soit plus très longue pour vite sorti de ce van car apollon commençait à se sentir mal à être secoué dans tout les sens. Ce n’était pas facile pour un étalon d’être emmené dans un autre endroit car il ne savait pas se rattraper s’il se sentait partir, il devait accepter la chute mais pour apollon, ce n’était pas un souci car il avait un assez bon équilibre.

Cela faisait plus d’une heure qu’apollon était dans le van, on lui avait dit qu’il allait changer de propriétaire et que là où il irait, il rentrait de grand service à son futur cavalier, Apollon voulait juste qu’on s’occupe de lui et peu importait qui ou comment. Soudainement, et heureusement pour l’étalon, le van s’arrêtait et cela avait l’air d’être définitif et non, juste un arrêt d’un feu rouge ou que sais-je d’autres sur la route. Les portes de la voiture devant s’ouvrirent et apollon pouvait entendre les bruits de pas se dirigeant vers l’arrière du van et enfin, la lumière du jour vint l’éblouir, lui montrant que c’était l’endroit où il allait vivre mais pour combien de temps. L’homme vint devant lui pour défaire le nœud de la longe attaché au van et le tenir pour que celui-ci recule tranquillement, ce que fit sans grogner le gris.

Maintenant, la question était : où va-t-on mettre apollon ?
Pour le moment, apollon observait les alentours pour voir le nouvel endroit où il était tombé. Il voyait de drôle de bâtiment sur un côté puis de l’autre côté, des chevaux dans le pré. Apollon était toujours calme, son regard sage passé de gauche à droite et pour le moment, on attendait que quelqu’un arrive pour venir me chercher. Les humains qui étaient venus avec moi avaient l’air perdu et ne savaient pas trop quoi faire, m’attacher et partir en espérant que quelqu’un me v oie ou attendre patiemment qu’un responsable montre le bout du nez. Bref, le choix était assez complexe surtout qu’ils avaient l’air presser de se débarrasser de moi.

Adam relut encore une fois les papiers, mais son étonnement et sa perplexité restaient inchangés. Un Ibérique ? Lorsqu'il avait reçu les papiers, le croate n'avait pas compris. Il était un cavalier de CSO, et s'il avait bien travaillé sur le plat, le dressage était pour lui une discipline disons... assez floue. Oh, il avait des bases, et une maîtrise assez correcte, mais de là à se lancer là-dedans.

La photo que montrait la fiche du cheval était flatteuse. C'était un beau Pure Race Espagnol gris, puissant et majestueux, un de ces chevaux de films qu'on n'imagine même pas monter. Adam avait bien conscience d'avoir de la chance : il allait monter et entraîner un cheval de grande qualité, il n'en doutait pas. Mais c'était bien là qu'était le problème : il craignait de ne pas être à la hauteur. Il soupira, et rangea les papiers dans sa poche en entendant les pneus d'un camion crisser contre le sol de la cour.

Le seul évènement majeur de sa journée avait été une heure de travail, à parer et ferrer un cheval de cross peureux et intenable. Le cheval, à la fin des opérations, était aussi épuisé qu'après un parcours, et son propriétaire n'en menaient pas large non plus. Mais Adam en avait vu d'autre. En dehors de ce petit boulot, il avait eu toute la journée pour préparer l'arrivée d'Apollon.

Aucun photo n'aurait pu rendre justice à l'étalon gris qui descendit du van. Adam les vit de loin, car il aimait savoir à quoi s'attendre avant d'arriver. Une fois le gris sur la terre ferme, Adam s'approcha. Il salua l'homme qui le tenait, et qui se montra véritablement très empressé de partir. En à peine cinq minutes, tout fut emballé et pesé, et le camion démarra et s'éloigna. Adam était resté sidéré par cette vitesse, mais qu'importe ?

Il raffermit sa prise sur la longe, puis flatta l'encolure de l'entier doucement.

« Eh bien, mon gars, c'était rapide, hein. Te défouler un peu ça te dit ? »

Au programme : le débarrasser de ses protections de transport, le laisser boire un peu, puis aller le laisser se défouler au manège. Les choses sérieuses commenceraient plus tard. Jetant un dernier regard vers l'entrée, d'où le camion avait disparu, Adam tourna les talons et se dirigea vers les écuries, menant calmement l'espagnol.

Il avait déjà tout préparé : le seau devant le box, avec l'eau fraîche mais pas froide. Il laissa boire Apollon, puis l'attacha et entreprit de le débarrasser de ses protections de transport et de sa couverture.

Plus de deux heures de route, chamboulé dans tout les sens et maintenant qu’il était arrivé à destination, il devait attendre. Bien qu’apollon était de nature calme et obéissant, il avait quand même le défaut d’être impatient surtout qu’ici, cela faisait un moment qu’il était resté à ne pas bouger d’un pouce et il avait besoin de défouler un peu ses jambes. Soudain, un jeune homme vint près de l’humain qui le tenait, ils commencèrent à discuter mais Apo’ ne prit guère attention à leur parole, tout ce qui comptait pour lui, c’était de pouvoir marcher et détendre ses muscles un peu. L’homme prit la longe qui tenait l’étalon et l’autre humain qui lavait emmené ici, refermait aussi rapidement le van qu’il était déjà parti comme une flèche, hâte de se débarrasser de l’étalon ou alors les « au revoir » ce n’était pas trop son truc, allez savoir pourquoi il était aussi pressé de partir et pour Apollon, ce n’était pas très important.

L’autre humain lui flattait l’encolure en prononçant des paroles que l’étalon ne prit encore moins attention que ceux dit auparavant. Effectivement, il n’a pas vraiment une approche positive des humains, il ne les voit que d’une seule façon, ceux qui peuvent le faire sortir de ce carré trop petit pour qu’il se défoule, ceux à qui il doit faire plaisir pour avoir quelque chose de leur part en retour. En fait, c’est plus un donné pour un rendu pour l’étalon mais il n’a pas ce qu’on peut appeler « une complicité » avec l’humain, pas du genre à l’écouter autrement que lorsqu’il est sur son dos. Enfin bref, l’humain lui proposait à boire mais Apollon n’avait pas soif, ce n’était pas ce qu’il voulait faire. Attaché à un mur, l’humain comptait sûrement le débarrasser de tous ces trucs qui était sur lui et que l’équidé n’avait jamais compris l’utilité de ces trucs qu’on lui mettait à chaque fois, Apo’ n’était pas un frileux ou un qui se blessait tout le temps et pourtant, on dirait que soit les humains en prenaient soin comme un petit bébé soit il ne pensait pas comme l’étalon.

Le regard d’apollon se portait maintenant vers les prairies qu’il pouvait apercevoir de l’endroit où il était attaché, il ne voulait qu’une chose, c’était de se défouler un peu et il en devenait même impatient en restant difficilement fixe sur place. Peut être qu’en montrant à l’humain son impatience, peut être se débarrassera-t-il plus rapidement de ces bazars pour le libérer dans une de si grande prairie pour qu’il fasse le petit fou ou peut être devait-il se détacher pour aller de lui-même dans cette prairie, la barrière qui le séparait de cette immense verdure sans fin n’était pas un soucis pour l’étalon qui passerait facilement au dessus mais bon, dans la logique de l’étalon, il ne le ferait pas car ça lui apporterait que des ennuis aux yeux des humains. Apollon posait son regard sur l’humain pour voir ce qu’il faisait, ce qu’il allait faire et ce qu’il avait en tête. Allait-il le lâcher ? Allait-il le mettre directement en box pour venir plus tard ? Ou était-il juste de passage ? Etais ce cet humain qui allait s’occuper d’apollon à partir de maintenant ?

Ce qui était bien avec les humains, c’était qu’on pouvait facilement savoir ce qu’ils comptaient faire car c’était de sacré parleur avec eux même s’ils savent qu’ils n’auront aucune réponse de la part du cheval. Peut être que l’humain répondrait inconsciemment aux questions de l’étalon, qui sait, les humains disent parfois de lourd secret aux chevaux sachant qu’ils ne pourront le dire à personne et c’était assez marrant pour l’étalon gris de les entendre parler dans le vide.